Le Premier ministre Jean Castex a assuré mardi vouloir « accompagner au moins 400 000 jeunes en 2022 grâce au Contrat d'Engagement Jeune », le nouveau dispositif annoncé le matin même par Emmanuel Macron.

Cette mesure proposera aux moins de 26 ans sans formation ni emploi depuis plusieurs mois une allocation allant jusqu'à 500 euros par mois en échange de 15 à 20 heures par semaine de formation ou d'accompagnement.

« C'est un objectif très ambitieux mais qui est à notre portée, grâce à l'investissement que nous consentons et grâce à la mobilisation et à l'engagement des entreprises, des collectivités, des associations », a commenté Jean Castex lors d'un discours à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne).

Le contrat rompu en cas de refus injustifié de prendre un emploi

« Sa finalité n'est pas d'installer des jeunes dans un accompagnement sans fin et sans aboutissement. Elle est de réussir ce passage de l'accompagnement vers l'activité et de l'activité vers l'emploi », a martelé le Premier ministre, en précisant que « le non-respect des engagements prévus par le CEJ ou encore le refus injustifié de prendre un emploi entraîneront la rupture du contrat et donc du versement de l'allocation ».

Le chef du gouvernement qui était accompagné de quatre ministres, dont celle du Travail Elisabeth Borne, pour la visite à la Mission locale pour l'emploi des jeunes de la ville, s'est chargé de l'explication de texte de l'annonce faite sur Facebook par le président de la République.

Le gouvernement identifie « aujourd'hui 500.000 jeunes en situation d'éloignement durable de l'emploi », sur lesquels sera « centré » le contrat d'engagement jeune, a indiqué le Premier ministre. Ce sont « ceux qui en ont réellement besoin et ne pourront pas tirer profit facilement et par eux-mêmes de la forte reprise du marché de l'emploi », a-t-il précisé.

Rentrée en vigueur progressive à partir de janvier

Le contrat engagement jeune rentrera en vigueur « progressivement, d'abord à titre de préfiguration à compter de janvier », a précisé M. Castex. « Puis il se déploiera complètement à partir de mars 2022, sa montée en puissance s'étalant sur l'ensemble de l'année au fur et à mesure du recrutement des jeunes dans le dispositif », a-t-il ajouté.

« Ce dispositif, ce n'est pas un dispositif de plus, mais un dispositif qui vient refondre, renforcer, relier tous ceux qui existent déjà, en misant sur un levier : la mise en activité des jeunes », a souligné M. Castex en insistant longuement sur ce dernier point.

Un supplément de crédits de 550 millions d'euros

Concernant son financement, le chef du gouvernement a précisé qu'il « s'appuiera d'abord sur les crédits du plan '1 jeune, 1 solution' dont il mobilisera une part estimée à 2 milliards d'euros ».

Mais cette somme ne suffira pas et le gouvernement « introduira (mercredi) un amendement au projet de loi de finances pour 2022 afin d'inscrire un supplément de crédits de 550 millions destinés à renforcer l'intensité des parcours, densifier l'accompagnement et mettre en place les actions spécifiques pour les jeunes en grande précarité ».