Le ministre de la Santé Olivier Véran a rappelé vendredi qu'il souhaitait que les tarifs des complémentaires santé « n'augmentent pas cette année » et a évoqué « des réflexions, des pistes de transformation » de l'articulation entre assurance maladie obligatoire et complémentaires, sur RMC/BFMTV.

« Il y a beaucoup de choses qu'on peut faire, j'ai semé des petits cailloux pendant la crise sanitaire, tout a été pris en charge à 100% par l'Assurance maladie et je n'ai vu personne s'en plaindre », a rappelé Olivier Véran.

« Arrêtons de dire que les mutuelles ont fait des bénéfices en 2020 et 2021 ! C'est faux. Sur les 18 derniers mois, les mutuelles ont eu 280 millions d'euros de dépenses supplémentaires, taxe Covid incluse », a réagi auprès de l'AFP la Mutualité française. « Quand Olivier Véran parle d'une prise en charge à 100% par la Sécurité sociale qui ne coûte à personne, il oublie de mentionner les 35 milliards d'euros de dette de la Sécurité sociale, qui coûteront à nos enfants », a ajouté la fédération.

Véran pointe la « part trop importante de leurs coûts de gestion »

Les échanges entre le gouvernement et les complémentaires santé autour de leurs tarifs ont été musclés ces derniers jours. « Je ne dirai jamais que les mutuelles et les complémentaires ne servent à rien », a déclaré le ministre, tout en pointant la « part trop importante de (leurs) coûts de gestion », soit « 6 à 7 milliards de plus que si c'était l'Assurance maladie qui se chargeait de ces soins ».

« L'évolution de la Sécurité sociale, l'évolution de la part de l'Assurance maladie, ça fait partie d'une réflexion. Cela veut dire que ce qui relève de la santé serait pris en charge par l'Assurance maladie au titre de la santé », a-t-il indiqué, ajoutant : « On pourrait développer, de l'autre côté, la part de prévention, d'éducation thérapeutique, nous appuyer davantage sur les complémentaires pour le numérique ».

« Comment se fait-il que la santé soit 3 fois plus taxée que le hamburger ? »

« Si les cotisations devaient augmenter en 2022, ce serait pour faire face à l'augmentation des dépenses de santé des Français avec l'objectif de maintenir au plus bas le reste à charge », avait indiqué jeudi la Mutualité française.

Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) a également indiqué jeudi que les partenaires sociaux composant son conseil d'administration « ne comprenaient pas la volonté de mettre à bas un modèle qui fonctionne et de modifier en profondeur l'organisation de l'assurance santé de l'ensemble de la population », en référence à des travaux du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (HCAAM).

La Fédération française de l'assurance (FFA) avait publié le 13 octobre un livre blanc présentant des propositions pour redessiner les complémentaires santé, parmi lesquelles une réduction de la fiscalité des contrats santé pour les rendre plus accessibles. « En France, les contrats santé sont taxés à hauteur de 15% : comment se fait-il que la santé, bien essentiel, soit trois fois plus taxée que le hamburger ? », s'interroge la Mutualité française.