Le secteur de la coiffure avait demandé au gouvernement une baisse de leur TVA de 20 à 10% pour « sauver la profession ». Une idée qui n'a pas vraiment convaincu le ministère de l'Economie.

Ils n’ont pas été entendus. Les coiffeurs n’ont pas obtenu la baisse de la TVA de 20% à 10% qu’ils réclamaient. « Toute la profession est aujourd'hui à la peine. Nous constatons une baisse de la consommation de 15 à 40% qui, nous le craignons, pourrait être durable et le corollaire du choc économique subi par notre pays », signalait l’été dernier Christophe Doré, le président de l'Union nationale des entreprises de coiffure (Unec).

Une inquiétude relayée par la sénatrice Les Républicains Catherine Deroche. Dans une question écrite adressée au ministère de l’Economie fin octobre 2020, elle souhaitait connaître la position du gouvernement. Il lui aura fallu patienter près de 9 mois pour l'obtenir. Et c’est une fin de non-recevoir. Dans sa réponse publiée le 22 juillet au Journal officiel, et repérée par Le Particulier, le ministère de l’Economie explique que « l'incitation économique par des baisses des taux de la TVA est peu efficace, comme le soulignait le conseil des prélèvements obligatoires en 2015, alors même que leurs conséquences pour les finances publiques sont très importantes. Il n'est ainsi pas envisagé d'abaisser le taux de la TVA applicable aux services de coiffure. ».

« Une mesure clientéliste »

Face aux difficultés propres aux petites entreprises et aux entrepreneurs indépendants frappés par la crise sanitaire tels que ceux du secteur de la coiffure, Bercy explique que le gouvernement a « privilégié une autre voie consistant à baisser les impôts de production pour soutenir les entreprises, ce qui permettra de renforcer durablement la compétitivité de notre économie lorsque la pandémie aura pris fin. Sans compter le plan de relance et les mesures de soutien mises en place pour soutenir le pouvoir d'achat des Français et l'emploi ».

Récemment, des députés Les Républicains avaient également demandé une baisse de la TVA de 10 à 5,5% dans la restauration. Là encore, le gouvernement n’avait pas donné suite estimant que « c’est une mesure clientéliste qui ne génère pas de pouvoir d’achat ». Selon l'Insee, la baisse similaire de la TVA réalisée en 2009 dans le secteur de la restauration avait coûté 3 milliards d’euros aux finances publiques pour une baisse des prix inférieurs à 2%.

Baisser la TVA pour réduire les inégalités, une fausse bonne idée ?