Le déficit de la Sécurité sociale, une nouvelle fois plombé par le Covid-19, a été revu à la hausse et devrait atteindre 49 milliards d'euros en 2020, contre 44,4 milliards d'euros prévus fin septembre, a annoncé lundi le gouvernement.

« Nous avons déposé avec @OlivierVeran un amendement au #PLFSS revoyant le déficit de la Sécu pour 2020 à -49 MdEUR, pour tirer les conséquences de l'impact de la seconde vague de #COVID19 », a tweeté le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Après l'Assemblée nationale, le Sénat se penche cette semaine sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), présenté fin septembre par le gouvernement.

Le « trou » de la Sécu avait alors été évalué à 44,4 milliards d'euros pour l'année 2020. Chiffré en juin à 52 milliards, il avait été revu à la baisse grâce à une récession alors moins profonde que redouté. Mais depuis, la deuxième vague s'est installée sur le pays et le reconfinement a été décrété.

« C'est 2,4 MdEUR de plus que la dernière prévision, pour tenir compte de la perte de recettes de 1,6 MdEUR au dernier trimestre, et des surcoûts sanitaires de 800 MEUR. Cela reste un peu moins que les 52 MdEUR que nous avions envisagés au plus fort de la première vague », a ajouté Olivier Dussopt.

Selon l'amendement, le déficit de la branche maladie est aujourd'hui estimé à 33,7 milliards d'euros (contre 30 milliards précédemment) et celui de la branche retraite à 8,6 milliards d'euros (contre 7,9). La branche famille devrait connaître un déficit de 3,5 milliards d'euros (contre 3,3 milliards), celui de la branche accidents du travail 0,4 (contre 0,3).

Depuis l'arrivée du Covid-19 en France, le retour à l'équilibre du budget de la Sécu a été relégué au statut d'objectif de « la vie d'avant » pour deux raisons : les dépenses de santé ont, en toute logique, explosé et les ressources de la Sécurité sociale, pour une large part composées des cotisations sociales, ont été largement affectées par la forte hausse du chômage et le maintien au chômage partiel de nombreux salariés.

400 millions d'euros de plus pour les tests antigéniques

Cette dernière révision à la hausse a notamment été motivée par « l'augmentation du nombre de tests PCR et au déploiement des tests antigéniques, réalisés en ville (+300 millions d'euros) et dans les établissements de santé (+ 100 millions d'euros) ». Selon l'amendement, les moyens des établissements et services pour personnes âgées ont également été augmentés de 400 millions d'euros « de façon à compenser les surcoûts et pertes de recettes liés à la reprise épidémique ».

« Aucun établissement ne doit se priver d'un renfort humain (...) pour des raisons financières », a souligné le ministre de la Santé Olivier Véran dans l'hémicycle du Sénat. Le ministre a également annoncé que « les étudiants en formation paramédicale mobilisés en renfort (dans la crise du Covid) percevront une indemnisation exceptionnelle à hauteur de 550 euros par mois ». L'engagement des étudiants en santé « n'est pas optionnel, il est indispensable et les rémunérer justement me semble la moindre des choses », a-t-il ajouté.

Ces nouvelles prévisions prennent également en compte, côté recettes, la dégradation des hypothèses macro-économiques consécutive au reconfinement, avec une prévision de recul du PIB de 11% (contre -10% en texte initial) et une dégradation d'un point de la masse salariale privée (-8,9%).

« J'entends les craintes légitimes qui évoquent des dépenses vertigineuses, mais c'est la situation sanitaire qui est avant tout vertigineuse », a déclaré Olivier Véran, assurant que « l'équilibre des comptes sociaux demeure un objectif fondamental pour le gouvernement ».