Le déficit record de la Sécu (52 milliards d'euros) dû à la crise du Covid-19 va plonger toutes ses branches dans le rouge cette année, en premier lieu l'assurance maladie, selon une synthèse de la Commission des comptes consultée lundi par l'AFP.

Aucune ne sera épargnée : pour la première fois depuis 2012, les quatre branches de la sécurité sociale seront déficitaires en 2020, plombées par le coronavirus, le confinement et la récession qui en résulte, avec « une contraction brutale des recettes » (cotisations, impôts) estimée à 42,8 milliards d'euros.

La branche maladie dans le rouge vif

La branche maladie subira « la dégradation la plus spectaculaire », avec un déficit estimé à 31,1 milliards, aussi creusé par « une forte hausse des charges ». Les « mesures exceptionnelles » décidées pendant la crise (achats masques et matériels, primes et heures supplémentaires, arrêts de travail, tests de dépistage...) coûteront en effet « de l'ordre de 12 milliards », en partie compensés par une baisse de 4 milliards des dépenses de soins de ville (médecins libéraux, kinés, dentistes, infirmiers, pharmacies...).

La branche retraite enregistrera pour sa part une perte de 14,9 milliards, essentiellement liée à la « chute des recettes », même si ses comptes avaient déjà basculé dans le rouge l'an dernier, malgré le quasi-gel des pensions.

La branche famille, dans le vert depuis deux ans au prix de coups de rabot répétés sur les prestations, plongera également (-3,1 milliards), bien que ses dépenses reculeront encore « légèrement ». Même la petite branche « accidents du travail », excédentaire depuis sept ans, n'y échappera pas (-0,7 milliard) en dépit d'une « diminution des sinistres pendant la période de confinement ». Enfin, le fonds de solidarité vieillesse (FSV), chroniquement déficitaire, affichera un solde négatif de 2,1 milliards, en raison notamment de la revalorisation du minimum vieillesse.