Les assureurs français ont déjà dépassé leurs engagements en matière de mesures de solidarité financière face aux effets de la crise sur leurs clients, a déclaré mercredi la présidente de la fédération de ce secteur pourtant critiqué pour sa réaction.

« Nous tenons (...) nos engagements et allons même bien au-delà », a déclaré Florence Lustman, présidente de la Fédération française de l'assurance (FFA), dans un entretien à L'Argus de l'Assurance. Les assureurs français avaient promis d'aider leurs assurés à hauteur de 1,75 milliard d'euros. La somme comprend notamment une participation au fonds public de soutien aux petites entreprises, ainsi que des aides financières directement versées à certains clients.

« La FFA vient d'interroger ses 280 membres pour faire le suivi de ces engagements et il s'avère en fait que ces mesures de solidarité dépassent largement les 1,75 milliard d'euros, elles s'élèvent à 2,3 milliards d'euros », a rapporté Florence Lustman. « Nous sommes le seul secteur privé à consentir un tel effort », a insisté la présidente de la FFA, rappelant que cette somme s'ajoutait à 1,5 milliard d'euros de promesses d'investissements dans les petites entreprises.

L'impact de la crise pourrait s'élever à 9 milliards d'euros

Le secteur de l'assurance subit néanmoins de vives critiques du monde politique et de plusieurs secteurs, en premier lieu l'hôtellerie-restauration, qui l'accusent de ne pas prendre sa part face à la crise. Ces tensions ont pris un tour judiciaire avec plusieurs actions en justice de restaurateurs contre l'assureur Axa, accusé de refuser indûment de rembourser les pertes qu'ils ont subies dans le cadre de la crise et du confinement.

« Il y a eu un fossé entre d'un côté des assurés qui - en toute bonne foi - pensaient être couverts par leurs contrats pertes d'exploitation, et de l'autre les assureurs qui affirmaient aussi de bonne foi que le risque pandémique était clairement exclu de leurs contrats », a admis Florence Lustman.

Reprenant des estimations de la banque britannique Lloyds, la présidente de la FFA a, par ailleurs, avancé que le coût de la crise pourrait représenter autour de neuf milliards d'euros pour le secteur français.