« Aider les Français à changer de véhicule, aider les constructeurs à retrouver du volume »: les primes à l'achat de véhicules propres, une des mesures du plan de soutien à l'industrie automobile, constituent une offre « gagnant-gagnant », a affirmé mardi la secrétaire d'Etat à l'Economie.

Il s'agit de « faciliter l'obtention des véhicules hybrides, faire en sorte que l'industrie automobile joue la carte de l'écologie », a expliqué Agnès Pannier-Runacher lors d'une visite dans une concession automobile parisienne à l'occasion du lancement officiel de cette prime consentie par l'Etat.

Ces nouvelles aides, entrées en vigueur lundi, comprennent notamment la hausse du bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique neuf, qui passe de 6 000 à 7 000 euros pour un particulier et de 3 000 à 5 000 euros pour une personne morale (entreprise, collectivité), ainsi que la création d'un bonus écologique de 2 000 euros pour l'achat d'un véhicule hybride (essence-électrique) rechargeable.

La prime à la conversion, sorte de prime à la casse, a été renforcée : le dispositif, sous conditions de revenus (revenu fiscal de référence relevé à 18 000 euros), prévoit une prime pour l'achat d'un véhicule récent (neuf ou d'occasion) en échange de la mise au rebut d'un véhicule ancien. En cas d'achat d'une voiture récente essence ou diesel, son montant est fixé à 3 000 euros, et à 5 000 euros pour un véhicule électrique.

Cet « argent », un effort de 1 milliard d'euros pour l'Etat (sur 8 milliards au total pour le plan automobile), vise à « protéger, renforcer nos sites industriels et accompagner l'ensemble de la filière », a poursuivi Agnès Pannier-Runacher. La secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, qui a apposé un macaron vert siglé avec le logo de la République française annonçant « ce véhicule est propre, son prix baisse avec l'aide de l'Etat » au dos d'une voiture, s'est félicitée que « les Français puissent changer de véhicule et aller vers une motorisation propre ».

« La plus grave crise de son histoire »

Outre les « enjeux de concurrence », il y a un « travail sur la relocalisation des activités qui ont du sens en France », a-t-elle poursuivi, ajoutant que « derrière, ce véhicule-là, il va falloir l'entretenir, le réparer. C'est tout une filière qui va être soutenue ». En effet, pour Luc Chatel, président de Plateforme Automobile (PFA), « l'automobile traverse la plus grave crise de son histoire ». Selon lui, « il fallait un électrochoc pour stimuler la demande, que les clients reviennent dans les concessions et être au rendez-vous de la mutation automobile (...) pour capter les futurs grands projets », a expliqué le président de la filière en France, citant les batteries ou encore l'hydrogène. Ces primes et bonus sont temporaires et doivent s'arrêter le 31 décembre 2020.

En revanche, les mesures suivantes ne prennent pas fin à la fin de l'année : doublement par l'Etat de la bonification de la prime à la conversion pour les personnes habitant ou travaillant dans les zones à faibles émissions, dans la limite de 1 000 euros, versement par l'Etat de la même aide que celle attribuée par les collectivités pour l'achat d'un vélo à assistance électrique, jusqu'à 200 euros. L'Etat instaure aussi une prime pour la transformation d'un véhicule à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible.