L’épidémie de nouveau coronavirus repousse plusieurs échéances qui devaient entrer en vigueur dès mercredi. En revanche, la forte baisse des prix du gaz va bel et bien profiter à 4 millions de foyers.

Une série de nouveautés devait entrer en vigueur à compter de mercredi. C'était sans compter sur l'épidémie de coronavirus. Le point sur ce qui change, ou pas, à compter du 1er avril.

La réforme des APL encore reportée…

Au-delà du bilan sanitaire qui ne cesse de s’alourdir, l’épidémie de coronavirus a de multiples conséquences économiques sur la vie des particuliers, que ce soit le chômage partiel pour plus de deux millions de salariés, la multiplication des arrêts de travail pour garde d'enfants en raison du confinement... Dans ce contexte, le chef de l’Etat a décidé que « toutes les réformes en cours seraient suspendues » à commencer par celle des retraites.

Ce report généralisé concerne également la nouvelle méthode de calcul des APL, basée sur les ressources du trimestre écoulé et non plus sur les derniers revenus annuels connus par la CAF. Cette réforme polémique, et sans cesse repoussée depuis janvier 2019, doit permettre « de déterminer de façon plus juste le niveau d’APL en fonction des ressources actuelles des allocataires et non de celles d’il y a 2 ans », selon le ministère de la Cohésion des territoires, en charge du logement. Les APL concernent plus de six millions d'allocataires.

Logement toujours, la trêve hivernale, qui empêche d'expulser des locataires même en cas d'impayé, est prolongée jusqu'au 31 mai. Cela signifie aussi que les fournisseurs d'électricité, de gaz et de chauffage ne pourront interrompre leurs services en cas de non-paiement pendant la même période.

…comme celle de l’assurance-chômage

Ce report vaut aussi pour la réforme de l'assurance-chômage décalée au 1er septembre. Un décret publié ce dimanche au Journal officiel l’a officialisé. Cette réforme durcit notamment le calcul de l'allocation pour les « permittents », ces travailleurs qui alternent contrats courts et périodes de chômage et qui sont nombreux dans les secteurs les plus touchés par la crise, comme le tourisme, la restauration ou l'événementiel. Elle est depuis le début vivement critiquée par les syndicats qui demandent son abandon.

Par ailleurs, au regard de la situation, le gouvernement a décidé de prolonger les droits à l’allocation d’aide de retour à l’emploi (ARE) et à l’allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les chômeurs arrivant en fin de droit en mars. Pour l’ARE, cela concerne plus de 80 000 personnes.

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Les aides sociales versées deux jours en avance

Allocation logement, revenu de solidarité active (RSA), allocation adulte handicapé (AAH), allocations familiales... Ces prestations sont d'ordinaire versées par les caisses d'allocations familiales (CAF) le 5 du mois, sauf lorsque ce jour tombe un dimanche, comme c'est le cas en avril, et cela a alors lieu le 6. En avril, elles seront disponibles sur le compte des allocataires dès le 4, samedi donc. Avancer le versement a pour objectif, selon le gouvernement, de « s'assurer que tout le monde pourra bien percevoir ses aides à temps » en permettant d'anticiper « les déplacements dans les agences bancaires pour éviter de longues attentes et des difficultés pour respecter les règles de distance sociale » prises pour freiner la propagation du virus.

Les prix du gaz continuent de reculer

Et de quatre. Après une baisse en janvier (-0,9%), en février (-3,3%), en mars (-4,6%), les tarifs réglementés du gaz hors taxe d'Engie vont encore reculer en avril. A compter de mercredi, ils vont se replier de 4,4%. « Cette baisse est de 1,1% pour les clients qui utilisent le gaz pour la cuisson, de 2,5% pour ceux qui ont un double usage, cuisson et eau chaude et de 4,6% pour les foyers qui se chauffent au gaz », a détaillé la CRE dans un communiqué.

Depuis le 1er janvier 2019, les tarifs réglementés de vente de gaz d'Engie ont baissé en tout de 22,2%, précise le régulateur. Une aubaine pour le budget des près de 4 millions de foyers français toujours concernés par les tarifs réglementés, soit 37% des foyers équipés en gaz.

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