Les sociétaires de l'assureur mutualiste Matmut ont mis lundi officiellement un terme aux travaux de rapprochement avec le groupe de protection social AG2R La Mondiale, deux semaines après l'annonce - inattendue - du divorce de ces deux partenaires tout juste mariés.

« L'assemblée générale de Matmut, réunie le 27 mai à Paris et statuant à titre extraordinaire, a pris acte à l'unanimité de la décision des conseils d'administration du 9 mai de La Mondiale et de l'association sommitale AG2R La Mondiale Matmut de mettre un terme au processus de rapprochement », fait savoir l'assureur rouennais dans un communiqué. « L'assemblée générale a également décidé de la suspension des travaux de rapprochement entre AG2R La Mondiale et Matmut », est-il ajouté.

« Cette étape, indispensable dans le fonctionnement démocratique de la Matmut, met officiellement un terme aux travaux de rapprochement avec AG2R La Mondiale, dans lesquels elle était engagée », poursuit le communiqué. La Matmut y réaffirme par ailleurs son souhait de s'atteler « désormais avec la plus grande efficacité » aux travaux relatifs au processus de séparation entre les deux groupes, processus qui devra recueillir l'approbation de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Différences de « culture » entre les deux groupes

Tout juste formé, l'attelage AG2R La Mondiale et Matmut, mastodonte emblématique des récents rapprochements dans le monde de l'assurance française, a explosé début mai de manière inattendue, son dirigeant évoquant des différences de « culture » entre les deux partenaires. Ce type de revirement est inédit : l'aventure commune des deux groupes venait à peine de commencer : depuis le 1er janvier 2019, AG2R La Mondiale et Matmut étaient mariés, un peu plus d'un an après l'annonce de leurs fiançailles.

Le premier est un géant de la protection sociale, qui propose des offres de mutuelle santé, de prévoyance ou de retraite complémentaire. Il fonctionne principalement dans le monde du paritarisme, au sein des entreprises, et revendique 15 millions d'assurés. Le second est largement centré sur l'assurance de biens, c'est-à-dire en premier lieu l'habitation et l'automobile. Il dit détenir près de 7 millions de contrats.

Le mariage s'était donc fait dans une optique complémentaire. A ce titre, il s'inscrivait dans un contexte plus large de rapprochements dans l'univers français de l'assurance mutualiste, un modèle différent des entreprises détenues par des actionnaires et cotées en Bourse.