Le nouveau mastodonte de l'assurance AG2R La Mondiale Matmut, né officiellement le 1er janvier 2019, a présenté mercredi ses premiers résultats agrégés dont un bénéfice en recul et un chiffre d'affaires à peine en hausse.

Le groupe a dégagé un bénéfice net de 370 millions d'euros l'an dernier, dont 323 millions d'euros côté AG2R La Mondiale et 47 millions apportés par Matmut. En 2017, le bénéfice agrégé du groupe AG2R La Mondiale Matmut ressort à 393 millions d'euros avec un bénéfice de 361 millions d'euros pour AG2R La Mondiale et de 32,2 millions d'euros pour Matmut.

Une « situation contrastée »

Après une année 2018 « à pilotage difficile », la nouvelle entité a engrangé 11,9 milliards d'euros de cotisations - équivalentes au chiffre d'affaires - en « hausse modeste » de 0,5%, a indiqué André Renaudin, directeur général du groupe, lors de la présentation des résultats à la presse. Une « situation contrastée mais au global équilibrée », a souligné le dirigeant, les performances de certaines branches compensant le recul d'autres.

La branche assurance-vie, qui représente plus de la moitié du chiffre d'affaires, illustre ce contraste avec d'une part, une forte dynamique des cotisations en « vie épargne » (+21% à 4,4 milliards d'euros), soutenue par l'épargne patrimoniale.

De l'autre, les cotisations ont accusé un net recul en assurance-vie « retraite supplémentaire » (-29% à 1,8 milliard d'euros), lestées par de nombreux effets exceptionnels.

Le segment prévoyance-santé, qui dégage 3,9 milliards de cotisations, s'affiche également en demi-teinte avec une très légère baisse, la progression des revenus en prévoyance n'ayant pas franchement compensé la baisse des cotisations en santé.

Seule l'activité assurance dommages, ou IARD, voit ses cotisations augmenter (3,3%) atteignant 1,7 milliard d'euros, soutenu notamment par l'assurance auto où a opéré le double effet hausse du volume de contrats et augmentations tarifaires. Parallèlement à ces résultats, en retraite complémentaire (Agirc-Arrco) les cotisations ont progressé de 1,5% pour atteindre 19,7 milliards d'euros.

Place à la convergence

Le nouveau géant annoncé de l'assurance, qui a bouclé son rapprochement juridique en un an, doit s'atteler au rapprochement opérationnel des équipes, à la convergences des stratégies existantes et concrétiser les premières synergies attendues. Ces chantiers devraient s'achever d'ici à fin 2020 et permettre le lancement d'un nouveau plan stratégique début 2021.

Sur le plan commercial, le groupe entend devenir le premier assureur de l'économie sociale en ciblant les professionnels du secteur et ambitionne également d'être « l'assurance de référence des seniors », a souligné Nicolas Gomart, directeur général délégué du groupe.