Quels seraient les effets du passage de 20 à 23% du principal taux de TVA ? Des économistes de l'Insee ont planché sur la question. Certains ménages seraient beaucoup plus impactés que d'autres.

C’est une étude qui pourrait faire date. Alors qu’augmenter la TVA est une proposition récurrente dans le débat politique, moins il est vrai depuis la crise des Gilets jaunes, l’Insee s’est penché sur l’impact qu’une telle mesure aurait pour les ménages. Le résultat de son travail a été publié lundi soir.

L’Insee prend comme postulat de départ une hausse du taux normal de TVA de 3 points qui passerait ainsi de 20 à 23%. L’opération rapporterait 11,7 milliards d’euros de recettes supplémentaires aux caisses de l'Etat. Du fait d'une hausse de l’inflation et de l’ajustement des revenus et des barèmes des transferts socio-fiscaux (hausse du Smic et des prestations sociales…), au bout de trois ans, le revenu disponible des ménages serait inférieur de 5 milliards d’euros à celui qu’il aurait été sans hausse de la TVA. « Ainsi, les effets différés de moyen terme compensent environ 55 % du choc initial subi par les ménages », explique l’Insee.

230 euros de baisse du revenu disponible

Résultat, la baisse de niveau de vie moyenne atteindrait 0,6 %. Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, cela correspond à une diminution globale de 230 euros du revenu disponible.

Les conséquences seraient en revanche beaucoup plus importantes pour les 10% les plus modestes avec une baisse de niveau de vie de 1,4 %, soit 80 euros de moins par personne par an. En effet, elles consacrent 12 % de leur revenu disponible à la TVA, contre 5 % pour les 10 % les plus aisées. Et ce principalement en raison d’un taux d’épargne plus faible.

In fine, pour les personnes les plus modestes, « l’indexation des prestations ne rattrape pas totalement la hausse de la TVA et des dépenses de loyer. Les effets sont numériquement comparables à une diminution d’environ 3 % du montant forfaitaire du revenu de solidarité active (RSA) », explique l’Insee.