4 589 ménages assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ont dit au revoir à la France en dix ans. Un manque à gagner de 20 millions d'euros par an pour les recettes de l'ISF.

L’exil fiscal se porte toujours bien. Selon les dernières statistiques de Bercy envoyées au Parlement, et révélées ce matin par Les Echos, 3 990 ménages déclarant plus de 100 000 euros de revenus annuels ont quitté la France en 2016. Si c’est 8% de moins qu'en 2015, le chiffre est trois fois plus élevé qu'en 2009 et 2010, avant la mise en place par François Hollande de mesures exceptionnelles comme la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. Dans le détail, 528 ménages ayant déclaré plus de 300 000 euros de revenus ont pris la poudre d’escampette en 2016, contre 170 par an, en moyenne, avant les dispositions fiscales prises par l’exécutif socialiste.

En faisant le solde des départs et des retours, la France a perdu 4 578 assujettis à l'ISF. Ils représentent un actif net imposable de 23,8 milliards d'euros. Résultat, ce sont 20 millions d’euros de recettes de l’ISF, transformé depuis janvier 2018 en un impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui ont disparu chaque année.

Sans surprise, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Suisse ou encore la Belgique sont les destinations préférées des exilés fiscaux. Cependant, d’après les enquêtes consulaires, la fiscalité ne serait qu'une des raisons, et souvent pas la première, incitant ces ménages à partir à l’étranger. « Chez les contribuables déclarant plus de 100 000 euros de revenus, il concerne à peine 0,5 % des foyers », rapportent Les Echos.

Il faudra encore patienter pour connaître les chiffres de 2017 et 2018. En effet, Bercy a besoin de deux ans, au moins, pour constater le départ d'un contribuable. L'évaluation de l’impact des réformes fiscales engagées par le président Macron sur l'exil fiscal est encore à venir. Tout comme le Brexit qui pourrait inciter certains Français à revenir s'installer en France.