La hausse des taux se profile : telle est l’analyse de l’observatoire EPS, spécialisé en épargne salariale. Les gestionnaires doivent-ils prendre des précautions en conséquence ? Et quelle stratégie les épargnants doivent-ils adopter : offensive ou défensive ?

Mettre l’épargne salariale « en ordre de bataille » en vue d’une probable hausse des taux : tel est l’objectif affiché par l’observatoire EPS dans une note de synthèse publiée la semaine passée. Cet observatoire est lié au cabinet EPS Partenaires, lequel œuvre dans le conseil aux grandes sociétés sur les thématiques épargne d’entreprise et protection sociale. Constatant que les « taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas », cet observatoire souligne à l’inverse que « jamais les marchés obligataires n’ont été aussi vulnérables à un mouvement de remontée des taux d’intérêt qui se manifestera tôt ou tard ». Reste à savoir quand et dans quelles proportions.

« Se placer dans une optique de protection du capital »

Ce contexte n’est pas sans incidence sur l’épargne salariale, puisque les détenteurs de Plan d’épargne entreprise (PEE) ou autre Perco ont tendance à privilégier la sécurité des fonds monétaires et obligataires. Un choix risqué dans un contexte de remontée des taux : « Aujourd’hui dans un environnement de taux faible le risque d’une remontée des taux et donc une baisse de la valeur des obligations sont devenus une réalité », explique EPS Partenaires. « Il est indispensable de mieux communiquer auprès des épargnants sur le risque désormais encouru sur un placement obligataire. »

Le cabinet conseille ainsi de redoubler d’efforts de communication à l’égard des épargnants salariés « afin de les informer sur la composition des fonds et les sensibiliser aux risques des placements ». Avec un mot d’ordre : « En cas de remontée des taux, il n’y a pas de miracle à attendre. Il faut se placer dans une optique de protection du capital. »

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Chercher les « coups » ou assurer sa mise ?

Une logique contre-intuitive, puisque une période de remontée des taux pourrait inciter les épargnants à la recherche de performance. Or EPS Partenaires déconseille aux détenteurs de PEE ou Perco d’entrer dans une logique de « boursicoteur » : « Attention à ne pas arbitrer exagérément. »

Si la hausse des taux se confirme, le cabinet incite plutôt les épargnants à viser à long terme. Pour ce faire, EPS Partenaires conseille d’« augmenter la diversification » de leur plan d’épargne salariale : varier les familles de fonds, miser sur les actions pour se protéger des risques d’inflation, investir sur les fonds internationaux et « titres émergents » en cas de « retour durable de l’inflation », tenter les « fonds assortis de garanties » s’ils sont disponibles, « procéder à des versements réguliers » pour limiter les risques sur la durée, etc.

« Se fixer un cap et s’y tenir »

Autrement dit, le cabinet conseille de diluer le risque en optant pour une allocation équilibrée, une logique résumée en « deux règles » : « Se fixer un cap et s’y tenir » ; « Diversifier ». Cette philosophie prévaut d'ailleurs en toutes circonstances pour l’épargne salariale. « Il faut réfléchir en horizon de placement », conseillait l’an passé Olivier de Fontenay, de la société de conseil Eres. Plus concrètement consulter les DICI (1) des fonds disponibles, lesquels précisent une durée de placement indicative, et élaborer son allocation en conséquence.

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(1) Document d’information clé pour l’investisseur