Plus de 120 milliards d’euros investis en épargne salariale, plus de 300.000 entreprises proposant un dispositif à leurs salariés, et le Perco qui poursuit sa croissance exponentielle. Tous les signaux sont au vert ? Non, car le nombre de plans décroît, et la collecte nette est légèrement négative en 2016.

La loi Macron devait simplifier et développer les différents dispositifs d’épargne salariale. Les principales mesures sont entrées en vigueur courant 2015, puis début 2016. Pour quel résultat sur la santé de l’épargne salariale en France, fin 2016 ? Difficile de pointer des liens de cause à effet mais l’année écoulée n’aura pas été celle de l’accélération du développement.

Globalement, les statistiques diffusées ce mercredi par l’Association française de la gestion financière (AFG) sont positives, dans la stricte continuité des dernières années. Ainsi l’encours augmente constamment depuis 2012, porté par la bonne santé des marchés financiers. Fin 2016, il a dépassé le cap des 120 milliards d’euros, pour s’établir à 122,5 milliards, contre 117,5 milliards un an plus tôt. Le nombre d’entreprises offrant l’accès à un dispositif d’épargne salariale à ses équipes a progressé de 3%, à 305.000 entreprises. « Dont 300.000 PME de moins de 250 salariés souscripteurs d’épargne salariale », précise le communiqué. Quant au Plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco), il poursuit sa croissance exponentielle avec 14 milliards d'euros d'encours (+13% en un an) et 2,2 millions d'adhérents (+9%).

Un apport pour l’achat de la résidence principale

Pourtant, malgré tous ces signaux positifs, le nombre de plans d’épargne salariale recensés en France continue de s’éroder. Ou, plus précisément, le nombre de comptes de porteurs d’épargne salariale, un même bénéficiaire pouvant disposer de plusieurs plans et ce chez plusieurs teneurs de comptes. L’AFG annonçait 12,3 millions de comptes de porteurs en juin 2011. Fin 2016, l’association n’en dénombre plus que 10,2 millions. La loi Macron n’a ainsi pas freiné cette érosion puisque l’AFG annonçait « plus de 10,5 millions » de comptes fin 2015. Autrement dit : si l'encours progresse, ce n'est pas parce que l'épargne salariale attire de nouveaux bénéficiaires, mais uniquement grâce à la bonne tenue financière des actifs en gestion.

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Autre signe de la progression en trompe-l’œil de l’épargne salariale : les versements sur les PEE et Perco ont certes progressé de 9%, mais les rachats ont suivi le même mouvement. Résultat : une légère décollecte, de 300 millions d’euros.

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Si le flux est négatif sur les Plans d’épargne entreprise (PEE), il reste toutefois nettement positif sur les Perco (+600 millions d’euros), pour lesquels les possibilités de déblocage anticipé sont plus restreintes. L’an passé, plus de 300.000 porteurs avaient clos leur PEE pour cause de cessation de contrat de travail. Cette année, l’AFG souligne que « l’achat de la résidence principale a concerné près de 144.000 foyers », qui ont ainsi profité d’un apport de 11.700 euros en moyenne pour réaliser leur acquisition immobilière.

Un site pédagogique pour la semaine de l’épargne salariale

L’AMF, l’AFG, le Trésor et la Direction générale du Travail ont annoncé ce matin le lancement de la semaine de l’épargne salariale, durant laquelle des conférences, webinaires ou déjeuners sont organisés. Pour l’occasion, un site pédagogique reprenant quelques informations de base sur l’épargne salariale a été mis en ligne.