Le revenu de solidarité active (RSA) augmentera en septembre, comme prévu dans le plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté, a annoncé mardi le gouvernement au collectif Alerte (associations de solidarité) lors d'une réunion à Matignon.

La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé lors de cette réunion que les décrets seraient pris « dans les semaines qui viennent » pour que le RSA puisse être revalorisé en septembre, a indiqué à l'AFP François Soulage, président du collectif Alerte. Il s'agira de la cinquième hausse exceptionnelle du RSA depuis 2013, le gouvernement ayant décidé dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté d'augmenter cette prestation de 10% en cinq ans, en plus de l'inflation.

Selon François Soulage, le montant de l'augmentation n'a pas été précisée mais elle devrait être de 1,6% pour atteindre l'objectif de 10%. Le RSA s'élève actuellement à 535 euros par mois pour une personne seule. Son montant varie en fonction de la composition du foyer. Par ailleurs, les plafonds de ressources en vigueur pour l'accès à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) et pour l'aide à la complémentaire santé (ACS) vont être relevés, a annoncé le gouvernement lors de cette réunion, a ajouté François Soulage.

150.000 bénéficiaires supplémentaires de la CMU-C

Outre Marisol Touraine, étaient présents côté gouvernement le cabinet de Bernard Cazeneuve, les ministres Myriam El Khomri (Travail) et Emmanuelle Cosse (Logement), et la secrétaire d'Etat Ségolène Neuville (Handicap et Lutte contre l'exclusion).

Selon François Soulage, le relèvement du plafond de ressources signifie que « 150.000 personnes supplémentaires » auront accès à la CMU-C. Lors de la réunion, les représentants d'Alerte ont souligné les « points positifs » issus du plan pauvreté tels que le Compte personnel d'activité, la prime d'activité, la garantie jeunes, la Protection universelle maladie (Puma), « même s'ils ne sont pas toujours complètement aboutis », a souligné le président du collectif Alerte. Ainsi, « on n'est absolument pas certains que les moyens alloués aux missions locales » pour la généralisation de la garantie jeunes seront suffisants, a-t-il dit.

14% de la population sous le seuil de pauvreté

Sur l'emploi, « ce n'est que trop tardivement que l'accent a été mis sur les chômeurs de longue durée », dans la dernière partie du quinquennat avec le plan des 500.000 formations. Pour les jeunes, « il y a clairement une évolution favorable à travers les emplois aidés ». Après les élections, « il ne faudrait pas que l'effort pour réduire le chômage des jeunes diminue ». Du côté des « points négatifs », les représentants d'Alerte ont cité le logement, avec une « priorité trop grande » accordée aux hébergements temporaires et aux CAO (centres d'accueil et d'orientation), et un manque de logements sociaux et intermédiaires.

Quelque 8,8 millions de personnes, soit 14,3% de la population, vivaient sous le seuil de pauvreté de 1.008 euros par mois en 2015, selon l'Insee, une hausse de 0,2% par rapport à 2014. Selon cette première estimation pour 2015, le taux de pauvreté serait inférieur de 0,4 point à son point haut de 2011, mais supérieur d'un point au niveau d'avant la crise en 2008.