Les prestations des artisans RGE, label obligatoire pour bénéficier d'aides publiques, ne sont pas d'une qualité suffisante pour que les consommateurs puissent réaliser des travaux de rénovation énergétique « en toute confiance », estime l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

La qualification RGE (« reconnu garant de l'environnement ») est indispensable pour bénéficier d'aides publiques au financement des travaux de rénovation énergétique, telles que l'éco-prêt à taux zéro et le crédit d'impôt développement durable (CIDD). Aujourd'hui les professionnels RGE « sont toujours incapables d'avoir une approche globale du bâti et de faire des préconisations cohérentes », juge l'UFC, au vu de sa deuxième étude de terrain, réalisée sur 10 maisons, des « passoires thermiques », dans 10 départements différents, auprès de 42 professionnels, en août-septembre 2016.

Dans le cadre de l'étude, rares ont été les artisans RGE « capables d'effectuer un diagnostic pertinent : 9% contre 3% dans notre étude de 2014 et de proposer une solution à la fois sur l'enveloppe du bâti et sur la production de chaleur cohérente », dit l'association de consommateurs.

Absence de diagnostic global du bâti

Car pour faire une rénovation énergétique efficace, même si l'on fractionne les travaux, il faut réfléchir afin d'agir sur 3 postes : l'isolation, la ventilation et la production de chaleur. Or « très souvent les professionnels se cantonnent à analyser la partie du bâtiment qui concerne la ou les compétences qu'ils maitrisent », ce qui « rend difficile voire impossible » cette approche globale.

En cause, selon l'UFC, « une formation inadaptée », trop courte (trois jours) et trop théorique, qui rend « illusoire la maîtrise de la thermique des bâtiments », dans un métier où « la formation pratique sur le terrain est essentielle », et un contrôle insuffisant des qualifications des professionnels. Car sur les 4 ans de certification, un seul contrôle est réalisé par l'organisme certificateur, ce qui est « insuffisant pour garantir la qualité du RGE », dit l'UFC, pour qui des contrôles renforcés doivent surtout permettre d'adapter les formations.

« Ni les professionnels RGE spécialisés, ni ceux bénéficiant des mentions spécifiquement créées pour répondre aux problématiques de la rénovation globale Eco-artisan, Pros de la performance et offre globale ne se montrent à la hauteur », selon l'UFC.