Le marché de la dette s'est stabilisé jeudi, après un mouvement de large détente qui a poussé vers ces actifs refuge les investisseurs anxieux des conséquences du Brexit.

« Les actions et les prix des matières premières se reprennent, la livre sterling aussi, donc dans un environnement un peu moins craintif », le marché obligataire est moins recherché, a expliqué Patrick Jacq un stratégiste obligataire de BNP Paribas. « Ce n'est toutefois pas un gros retour de l'appétit pour le risque », a-t-il nuancé. Car outre le contexte toujours incertain, « les taux d'emprunts sont appelés à rester très bas en raison de la force du programme d'achat de la Banque centrale européenne », a-t-il ajouté.

A 18h (16h GMT), ce jeudi, le taux à 10 ans de l'Allemagne a fini quasiment stable à -0,170% contre -0,176% la veille où il avait touché un plus bas historique à -0,205%, sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. Le taux d'emprunt à 10 ans de la France a aussi fini quasiment inchangé à 0,134% contre 0,132%, après avoir lui aussi inscrit un nouveau record à 0,101% la veille.

Un record pour les obligations françaises à 10 ans

C'est sur le marché primaire, c'est-à-dire celui des émissions de dette que la France a enregistré un record jeudi en empruntant au taux historiquement bas de 0,16% pour des obligations d'une échéance de 10 ans, reflet de l'appétit des investisseurs pour ces titres jugés extrêmement sûrs, dans un contexte généralisé d'incertitude.

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Espagne à lui aussi fini sans grand changement à 1,181% contre 1,174% et celui de l'Italie est resté stable à 1,243%. Le rendement de même maturité du Royaume-Uni a fini à 0,781% contre 0,765% mercredi où il avait lui aussi atteint un nouveau record à 0,722%. Aux États-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans se situait à 1,385% contre 1,368% mercredi et celui à 30 ans à 2,133% contre 2,138%. Le taux à 2 ans était à 0,593% contre 0,577%.