L'immobilier résidentiel, qui témoigne de « premiers signes de reprise », « est toujours susceptible de connaître une correction » en cas de remontée des taux d'intérêt, selon un rapport publié lundi par la Banque de France. Et l'institution maintient sa « vigilance » pour l'immobilier commercial.

Dans le secteur de l'immobilier de bureaux en Ile-de-France en particulier, « la vigilance reste de rigueur pour l'immobilier commercial, dont les prix sur certains segments atteignent des niveaux élevés », s'inquiète l'institution dans un rapport évaluant les risques du système financier français. Il existe « un écart grandissant et significatif » entre les prix de ces biens et leur rendement, souligne-t-elle.

« L'existence d'un excès d'offre sur le marché immobilier commercial, associée à un choc financier en cas de remontée des taux d'intérêt, pourrait entraîner une chute générale des prix du secteur, qui serait susceptible de provoquer un défaut total ou partiel des détenteurs de fonds d'investissement immobilier », prévient l'institution.

Déjà en avril, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), un organisme lié à Bercy veillant à la stabilité du système financier, avait pointé une possible surévaluation de l'immobilier commercial, estimée entre 15 et 20% dans l'Hexagone et à près de 30% pour les bureaux parisiens.

Immobilier résidentiel : une « correction » envisageable

Sur le marché de l'immobilier résidentiel, la Banque de France relève des « premiers signes de reprise » mais estime qu'il « est toujours susceptible de connaître une correction, notamment en cas de resserrement brutal des conditions de financement », les prix n'ayant que peu baissé après une envolée dans les années 2000.

Selon la banque centrale française, « la reprise pourrait entraîner une aggravation des comportements risqués de la part des prêteurs et emprunteurs ». Même si l'étude des critères d'octroi de prêts immobiliers ne montre pas un « accroissement de la prise de risque des banques en 2015 », le niveau d'endettement des ménages français est en constante augmentation depuis deux ans par rapport aux autres grands pays de la zone euro, tout en restant inférieur à celui des ménages britanniques ou américains, souligne la Banque de France.