La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) veut que le projet de loi République numérique corrige une « distorsion de concurrence » entre les professionnels de la location de vacances et les sites tels qu'AirBnb, en contraignant ces derniers à collecter la taxe de séjour.

Les plateformes communautaires de location de courts séjours n'ont pas l'obligation de collecter la taxe de séjour auprès des bailleurs et « les loueurs qui passent par elles respectent rarement l'obligation de l'acquitter », affirme lundi la fédération dans un communiqué. A l'inverse, les professionnels spécialisés dans la location de meublés touristiques affiliés à la Fnaim collectent cette taxe, fait-elle valoir, dénonçant un « phénomène grandissant de distorsion de concurrence ». L'an dernier, plus de 10 millions d'euros ont ainsi été collectés, précise la Fnaim.

Or « les amendements présentés ces derniers jours au projet de loi pour une République numérique en cours d'examen au Sénat, ne règlent pas cette inégalité de traitement », estime la fédération. « Si un pas semble être fait vers plus de transparence en termes d'enregistrement et de déclaration, la collecte reste facultative », privant les communes de « recettes pourtant nécessaires au dynamisme de la vie locale ».

A l'étranger, des villes telles qu'Amsterdam, Portland ou San Francisco « ont rendu la collecte par les sites non pas facultative mais automatique », pointe la Fnaim. De son côté, l'Allemagne a pris « des mesures drastiques contre les loueurs des plateformes collaboratives : amendes record de 100.000 euros, location limitée à une chambre, site de dénonciation anonyme pour les voisins », dit-elle.