Le secrétaire d'Etat du Budget Christian Eckert a assuré lundi que l'ensemble des informations publiées dans l'affaire des « Panama papers » seraient « exploitées » par l'administration fiscale, évoquant un « travail de longue haleine ».

« A la lumière des informations qui sont aujourd'hui révélées par des journalistes, il y a lieu de se saisir de toutes les informations pour à la fois faire des enquêtes fiscales et les redressements nécessaires », a déclaré M. Eckert sur BFMTV. « Tous ceux qui le souhaitent peuvent nous apporter les documents, qu'il faut d'ailleurs vérifier », a poursuivi le secrétaire d'Etat. « Toutes les informations seront exploitées », a-t-il ajouté.

Enquête préliminaire ouverte

La justice française a ouvert lundi une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraudes fiscales aggravées », à la suite des révélations dans la presse de ce scandale financier, qui lève le voile sur un vaste système d'évasion fiscale. Les informations dévoilées dans cette enquête journalistique internationale sont « susceptibles de concerner des résidents fiscaux français », a justifié le parquet financier dans un communiqué.

« Il n'est pas forcément interdit d'avoir une société offshore ou un compte à l'étranger. L'important c'est de savoir quelle est l'activité réelle qu'il y a derrière ces comptes, quelle est l'origine des flux financiers », a souligné M. Eckert.

Panana peine à collaborer

Selon le secrétaire d'Etat, « des enquêtes sont déjà en cours, un certain nombre de dossiers sont instruits depuis plusieurs semaines » par l'administration fiscale, concernant le Panama. « Le Panama a fait l'objet de demandes d'assistance administratives de la part de la France, qui d'ailleurs ne sont pas toujours revenues satisfaites », a-t-il ajouté, évoquant un « travail de longue haleine ».

L'enquête réalisée par une centaine de journaux a révélé des avoirs dans des paradis fiscaux de 140 responsables politiques, des stars du football ou des milliardaires et suscité une onde de choc mondiale. Le président François Hollande a assuré que ces révélations donneraient lieu en France à des « enquêtes » fiscales et des « procédures judiciaires ».