Segment en fort développement du financement participatif, le crowdfunding immobilier a logiquement vu sa collecte grimper de façon exponentielle en 2015 selon une étude indépendante dévoilée cette semaine. Suite à la création de nombreuses plateformes, les sommes brassées ont été multipliées par plus de dix en un an.

Quatre projets en 2013, sept en 2014, 108 en 2015 pour les données arrêtées à la fin septembre par le cabinet de conseil CM Economics et la société de gestion de patrimoine Eden Finances (1). L’entrée en vigueur du cadre réglementaire du financement participatif, au 1er octobre 2014, a très clairement ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrées de nombreuses plateformes : trois exerçaient sur ce marché spécifique en 2013, puis quatre en 2014, et 15 à la fin septembre 2015 selon cette étude.

Conséquence logique de cette explosion du nombre d'acteurs, le montant collecté a été décuplé : 1,8 million d’euros en 2013, puis 3,1 millions en 2014, pour passer à 38,1 millions d’euros sur les seuls neuf premiers mois de l’année 2015. Du fait de cette multiplication des plateformes et des projets, la collecte moyenne par projet a elle fléchi en 2015, et le ticket moyen s'est légèrement dilué dans la « foule » d'investisseurs, de 6.916 euros en 2014 à 4.722 euros cette année.

2.340 investisseurs en 2015

Etonnamment, la progression du nombre d’investisseurs ne suit pas le rythme des collectes : 2.340 particuliers ont investi dans un projet de crowdfunding immobilier sur les trois premiers trimestres 2015, contre 1.465 en 2014 et 483 en 2013. L'illustration que les nouvelles plateformes n'ont pas encore le poids des pionnières. Il convient toutefois de prendre ces statistiques sur le nombre de clients « avec précaution », précisent les auteures de l’étude, puisque les plateformes sondées ont fait preuve de « réticence » à « communiquer sur leur base réelle de clients ».

Des investisseurs très clairement attirés par la promesse de rendements élevés de ces plateformes, avec une fourchette de rémunération potentielle allant « de 3% à 20% » selon les cas. Des rendements importants mais qui s’avèrent proportionnels aux risques encourus : « Avant d'investir, le particulier doit être conscient qu'il prend le risque de perdre son capital », rappellent les auteures, avant d'ajouter : « Et qu'il aura aussi des difficultés à revendre ses parts. »

Lire à ce propos : Ce qu'il faut vérifier avant d'investir dans le crowdfunding immobilier

(1) Enquête indépendante, appelée « étude crowdimmo », mais réalisée « avec le soutien » de plusieurs partenaires (Anacofi, IEIF, Wiseed, Caisse d’Epargne, Dividom, Hexagon-e, etc.). Les statistiques sont basées sur les réponses obtenues de la part des « 26 plateformes de crowdfunding immobilier françaises » recensées et interrogées.