Des personnalités politiques et des économistes réclament aux Etats membres de l'UE « plus de transparence et coopération » contre l'évasion fiscale en déplorant qu'un an après le scandale LuxLeaks « rien (n'ait) changé », dans une tribune publiée mardi par Libération.

Les signataires, parmi lesquels l'ancien président du Conseil italien et ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, et l'économiste français Thomas Piketty, demandent aux Etats membres « de soutenir la proposition de reporting pays par pays actuellement en discussion dans le cadre de la directive sur les droits des actionnaires », qui oblige « les entreprises cotées à rendre publiques des informations sur leurs activités et leurs impôts ».

« Un an après LuxLeaks rien n'a changé »

En novembre 2014, « un groupe de journalistes internationaux révélait que plus de 300 multinationales avaient conclu entre 2002 et 2010 des accords secrets - rescrits fiscaux - au Luxembourg dans le but de réduire drastiquement le montant de leurs impôts », rappelle le texte signé également par Sergio Cofferati, rapporteur du Parlement européen sur la directive droits des actionnaires, les députés européens PS Pervenche Berès et Emmanuel Maurel ou l'économiste Jean-Paul Fitoussi. « Un an après LuxLeaks rien n'a changé », déplorent-ils.

« L'Union européenne doit s'assurer que les multinationales paient leurs impôts là où elles réalisent leurs profits. Nous demandons des réformes ambitieuses pour réduire la fraude fiscale, combler les trous dans la législation, sanctionner les paradis fiscaux et pour combattre la corruption et le blanchiment d'argent. Nous devons améliorer la transparence et la coopération transfrontière », écrivent-ils.

Pour les signataires, un accord sur le reporting pays par pays « représenterait un pas en avant important dans la lutte contre l'évasion et l'évitement fiscaux ». « Il s'agit là d'une condition essentielle pour que l'Europe retrouve le chemin d'une croissance économique soutenue », concluent-ils.