Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, estime vendredi que « la question d'un éventuel conflit d'intérêts » se pose au sujet de François Villeroy de Galhau, dont la candidature au poste de gouverneur de la Banque de France a été proposée par l'Elysée.

« La nomination de M. Villeroy de Galhau suscite bien des interrogations (...) Il s'agit de se poser la question de savoir si cette éventuelle nomination ne contrevient pas à la loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique », écrivent dans un communiqué M. Retailleau ainsi qu'Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des Finances au Sénat.

« Après douze années passées au service d'une banque privée, la question d'un éventuel conflit d'intérêts concernant M. Villeroy de Galhau est posée au regard, notamment, du rôle de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) », poursuivent-ils. « Cette autorité nationale est compétente dans le cadre de la supervision unique et elle dispose d'un pouvoir de contrôle, de police administrative et de sanction. Le gouverneur de la Banque de France préside notamment le Collège de supervision chargé de la supervision des secteurs de la Banque et de l'assurance et le Collège de la résolution chargé d'élaborer et de mettre en œuvre des mesures de prévention et de résolution des crises bancaires », expliquent-ils.

Audition devant les commissions des finances

« Avant de se prononcer sur l'éventuelle nomination de M. Villeroy de Galhau, le groupe Les Républicains au Sénat souhaite écarter toute suspicion de conflit d'intérêts », ajoutent MM. Retailleau et de Montgolfier, alors que l'audition de M. Villeroy de Galhau devant les commissions des finances de l'Assemblée nationale et du Sénat est prévue mardi. « Il s'agit de protéger le futur gouverneur et également la Banque de France elle-même. Tout doute serait de nature à affaiblir l'institution », soulignent-ils en précisant que « la commission des finances du Sénat, avant de recevoir M. Villeroy de Galhau, va procéder à des auditions concourant à apporter toutes les garanties à son éventuelle nomination ».

Dans une tribune la semaine dernière, près de 150 économistes ont appelé les parlementaires à s'opposer à la nomination de M. Villeroy de Galhau. Gilles Carrez, président (LR) de la commission des finances de l'Assemblée, a défendu le choix de François Hollande.