Les entreprises du bâtiment espèrent voir leur activité s'améliorer « à l'horizon du début 2016 » grâce à des signes de reprise, après un premier semestre toujours morose, a annoncé vendredi la Fédération française du bâtiment (FFB).

La baisse de l'activité, la chute de l'emploi et les défaillances d'entreprises se sont poursuivies lors des six premiers mois de l'année en cours pour le secteur du bâtiment. « Le premier semestre 2015 s'inscrit dans la lignée de 2014 », indique la FFB, avec du côté du logement neuf, à fin juillet, des logements autorisés et commencés en repli respectivement de 7,9% et 5,8% sur les sept premiers mois de l'année, comparé à la même période de l'an dernier.

Du côté du non-résidentiel neuf, hors hôtellerie et locaux agricoles, le recul est de 11,8% et 11,7%, respectivement pour les surfaces autorisées et commencées. « Tous les segments participent de cette chute, singulièrement la commande publique. Quant au marché de l'amélioration-entretien, la tendance demeure clairement baissière », commente la FFB.

« En termes d'emploi, le premier semestre affiche le plus mauvais score enregistré depuis l'entrée dans la grande récession de 2008, avec 44.600 postes de travail en moins (-3,8%) qu'au premier semestre 2014, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein ». Et toujours de janvier à juin, les défaillances d'entreprises du bâtiment ont progressé de 2,4% sur un an, malgré « une nette inflexion au deuxième trimestre ». Toutefois « plusieurs facteurs laissent toujours espérer une amélioration de la situation à l'horizon du début 2016 », dit la FFB.

Maisons individuelles : ventes en hausse

Dans le logement neuf, le crédit immobilier est en effet dynamique, tandis que les ventes des constructeurs de maisons individuelles ou des promoteurs sont toutes deux en hausse d'environ 20% sur un an. Cela « devrait conduire à une hausse des permis et mises en chantier d'ici l'entrée dans l'hiver », estime la FFB. Et pour le non-résidentiel neuf, « la vigueur du crédit à l'investissement, mais aussi la progressive amélioration des mises en chantier de locaux industriels et assimilés s'avèrent de bon augure, même s'il ne faut guère espérer d'impact réel pour le bâtiment avant 2016 ».

Afin d'accélérer et soutenir une reprise économique d'ensemble, « largement conditionnée aujourd'hui par une reprise dans la construction », selon la FFB, celle-ci demande « qu'un nouvel effort soit engagé en matière de soutien à la primo-accession dans le neuf, qu'une extension temporaire aux résidences secondaires du crédit d'impôt pour la transition énergétique soit mise à l'étude et que soit très rapidement résolue la question de la sous-traitance dans l'éco-conditionnalité (obligation de recourir à des professionnels qualifiés pour obtenir des aides à l'amélioration énergétique du logement, NDLR) ».

L'extension du PTZ saluée

Par ailleurs, Jacques Chanut, président de la FFB, s'inquiète pour les territoires ruraux, qui « faute de redressement de l'investissement public, risquent de subir à brève échéance une saignée à blanc de l'appareil de production du bâtiment ». L'organisation souhaite qu'une « attention toute particulière » soit apportée à ces territoires ruraux « à l'occasion des débats en loi de finances pour 2016 sur les dispositifs qui viennent d'être annoncés par le gouvernement ».

A ce titre, la FFB salue l'extension aux petits bourgs du prêt à taux zéro (PTZ+) avec travaux dans l'ancien, ainsi que l'élargissement annoncé du champ des dépenses éligibles au FCTVA (Fonds de compensation pour la TVA) aux travaux d'amélioration-entretien des équipements publics.