L'activité de l'artisanat du bâtiment a continué à se dégrader au premier trimestre en France, avec un recul de 3% sur un secteur qui perd toujours 30 emplois par jour, a annoncé jeudi la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

« Notre activité sur le 1er trimestre est très ressemblante à ce que nous avons connu, avec un recul de 3% en volume et de 2,5% en valeur », a constaté le président de la Capeb Patrick Liébus lors d'une conférence de presse. Par marché, lors des trois premiers mois de l'année, l'activité a reculé de 6% dans la construction neuve et de -1% dans l'entretien-rénovation, sur un an.

Aucune région n'est épargnée : parmi les plus touchées, le Centre, la Normandie et l'Alsace-Lorraine Champagne-Ardennes ont vu leur activité se replier d'au moins 4%, tandis que la Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Corse résistaient mieux (-1,5%).

Carnets de commande peu remplis

Et par taille d'entreprise, celles de 10 à 20 salariés ont souffert un peu plus (-3,5%) que celles employant moins de 10 salariés (-3%). « L'un des points inquiétants, c'est les carnets de commandes, qui ne représentent plus que 66 jours d'activité, contre 72 jours » début octobre, a estimé Patrick Liébus.

En conséquence la trésorerie des entreprises s'est à nouveau détériorée, 34% des professionnels faisant état d'une dégradation de celle-ci, contre 5% qui ont constaté une amélioration.

« Avec une telle baisse de l'activité, des carnets de commandes qui baissent, une trésorerie qui se dégrade, comment voulez-vous embaucher, faire de la formation, de l'apprentissage ? », s'est interrogé Patrick Liébus. Quelque 49.500 emplois ont été perdus entre fin 2013 et fin 2014, « soit 30 emplois par jour », sur un secteur qui employait 346.400 salariés à la fin de l'an dernier, a-t-il rappelé.

8.000 emplois menacés en 2015

Pour 2015, la Capeb table sur une activité de l'artisanat du bâtiment en recul de 1% en volume, avec un recul de -3% à -4% dans le neuf, de 0 à 1% dans l'entretien-rénovation et une hausse de 1% à 2% dans les travaux d'amélioration de la performance énergétique. Elle s'attend à ce que le secteur perde encore 8.000 emplois cette année.