Le conseil municipal de Toulouse a voté vendredi la potion amère prescrite par le maire UMP de la ville Jean-Luc Moudenc, qui prévoit notamment une hausse de 15% des impôts locaux.

Le conseil a mis près de 12 heures pour voter 90 délibérations, dont beaucoup ont suscité la colère de l'opposition de gauche, comme la suppression de la gratuité des cantines scolaires pour les familles les plus démunies. Le maire avait annoncé dès le début avril, qu'il allait rompre avec sa promesse électorale de "stabilité fiscale".

Victorieux de la majorité socialiste en mars 2014, Jean-Luc Moudenc accusait la précédente municipalité d'avoir "pour ainsi dire ruiné les marges de manoeuvres" et estimait qu'en y ajoutant la baisse brutale et drastique des dotations de l'Etat" la ville était "au bord du dépôt de bilan".

Toulouse "reste dans la moyenne basse"

"Le budget 2015 mise au total sur une augmentation des recettes fiscales et tarifaires de 30 millions d'euros pour un budget de 650 millions", a indiqué à l'AFP l'adjoint aux finances Sacha Briand, à l'issue du conseil municipal. La hausse de la part municipale des taxes d'habitation et foncière, sera de 15%. Par ailleurs la part intercommunale votée jeudi par l'agglomération Toulouse Métropole augmentera de 7,5% cette année et sans doute d'autant l'an prochain. La hausse relative à Toulouse est particulièrement forte parmi les grandes villes pour 2015, mais selon Sacha Briand la ville rose "reste dans la moyenne basse des impôts locaux" en valeur absolue.

Le tour de vis touchera aussi les tarifs d'un certain nombre de prestations municipales comme les centres de loisirs associés à l'école (CLAE) ou les cantines scolaires. La majorité UMP a remis en cause la gratuité de la cantine pour les familles les plus démunies et les tarifs des repas s'échelonneront désormais de 1,10 euros à 6,60 euros, selon les revenus. Du côté des dépenses, "les subventions aux associations vont baisser de 10% cette année et l'objectif est de moins 25% d'ici à 2020", indique Sacha Briand.

L'ensemble de ces mesures a suscité la protestation syndicale de la CGT. Dès le matin une centaine de syndicalistes s'étaient rassemblés sous les fenêtres de la mairie pour dénoncer un "programme d'austerité sans précédent".