Le conseil municipal de Bordeaux a voté lundi en séance exceptionnelle une augmentation de 5% de la fiscalité locale pour « faire face à la baisse de dotations de l'Etat », selon le maire UMP Alain Juppé.

L'opposition municipale (Verts, PS et FN) a voté contre, et a reproché au maire UMP que cette augmentation des taxes d'habitation et taxes foncières serve en fait à financer « des projets pharaoniques » pour la ville dont « les contribuables payent le prix de la démesure »: le grand stade qui accueillera les rencontres de l'Euro-2016 de football, la nouvelle cité municipale et la future Cité des civilisations du vin. Pour la députée PS Michèle Delaunay, « cette augmentation n'a pas de justification valable » et « est injuste », faisant de Bordeaux « l'une des trois villes les plus fiscalisées de France » alors qu'elle est déjà l'une « dont les prix immobiliers sont parmi les plus chers ».

Citant les villes de taille comparables où la fiscalité locale a également augmenté, Alain Juppé a d'abord estimé que « Bordeaux n'est pas la seule à être confrontée à cette situation imposée par l'État », qui selon ses calculs représente une baisse des recettes en 2015 de 7,6 millions d'euros. Et il a rappelé que « cette baisse historique a été unanimement dénoncée par l'ensemble des associations d'élus ».

Juppé : « comparer la fiscalité des villes est compliqué »

Alain Juppé a également souligné que « comparer la fiscalité des villes est compliqué car il faut tenir compte des taux et des abattements, et à Bordeaux nous sommes particulièrement généreux » avec un abattement à la base inchangé de 19,12% de la valeur locative moyenne qui « concerne les trois-quarts des ménages fiscalisés ». « La quasi-totalité des grandes villes ont fortement diminué leur abattement historique, passant de 20% à 15% ou même 0% », a ajouté l'adjoint aux Finances Nicolas Florian, rappelant que « ces grands projets bénéficient à l'économie bordelaise ».

L'opposition a également reproché à Alain Juppé sa promesse lors de la campagne municipale où, candidat à sa réélection, il avait assuré qu'il n'augmenterait pas les impôts. « J'avais dit à périmètre constant nous n'augmenterons pas les impôts », a répondu Alain Juppé, rappelant que les dotations avaient baissé et continueraient à le faire en 2016 et 2017.