Le gouvernement prévoit de baisser son déficit pour passer en dessous de 3% du produit intérieur brut en 2017 en s'appuyant sur une prévision de croissance minimale de 1% cette année puis de 1,5% les deux années suivantes.

Le ministère des Finances a publié mercredi les grands chiffres de sa trajectoire de finance publique et de son scénario macroéconomique qui seront inscrits dans le programme de stabilité présenté en conseil des ministres le 15 avril. Ce projet de budget pluriannuel est envoyé chaque année par tous les pays de la zone euro à la Commission européenne avant la fin du mois d'avril.

Des prévisions « prudentes »

« Ces prévisions se veulent prudentes », a assuré l'entourage du ministre des Finances Michel Sapin, qui lui-même a déjà souvent plaidé pour que soient retenues comme prévisions des « chiffres planchers » avec l'objectif de faire mieux.

Après avoir obtenu deux ans de délai supplémentaire pour ramener son déficit public (Etat, protection sociale, collectivités territoriales) sous la barre des 3% du produit intérieur brut, la France affiche cependant une trajectoire plus ambitieuse sur ce terrain que ne lui demande Bruxelles. Elle espère ainsi passer de 4% en 2014 à 3,8% en 2015, puis 3,3% en 2016 et 2,7% en 2017 (contre respectivement des objectifs de 4%, 3,4% et 2,8% recommandés par la Commission).

Hypothèse d'une stabilité totale des prix cette année

Pour le reste, Bercy s'est basé sur des hypothèses volontairement raisonnables de croissance, dont l'évolution est annoncée comme moins favorable qu'elle ne l'était dans les dernières prévisions, mais aussi d'inflation. Le ministère confirme ainsi une stabilité totale des prix cette année, avant une augmentation de 1% en 2016 puis de 1,4% en 2017.

En lien direct, il prévoit une augmentation continue de 1,5% par an de la consommation des ménages, accompagnée d'un pouvoir d'achat en progression de 1,3% en 2015 et 2016 puis de 1,4 en 2017. Sur le terrain de l'emploi salarié privé, il annonce une stabilisation cette année, après une baisse l'an dernier, puis deux légers sursauts de 0,5% les deux années suivantes.

Cette perspective s'accompagne d'un rebond de l'investissement des entreprises (hors construction) de 4,6% en 2016, amorcé en 2015 (+1,2%), alors que celui-ci reste le dernier chaînon manquant au constat d'une vraie reprise économique. Selon le gouvernement, les entreprises vont en outre continuer de restaurer leurs marges, passant de 29,5% en 2014 à 31,3% en 2017.

Une réduction « très forte » de la dépense publique

Côté finances publiques ensuite, la baisse du déficit s'appuiera selon Bercy sur une réduction présentée comme « très forte » de la dépense publique qui sera pourtant accompagnée d'une légère baisse des prélèvements obligatoires, essentiellement en lien avec les mesures de réductions fiscales prévues pour les entreprises. La dette publique enfin va continuer d'augmenter cette année avant de se stabiliser « autour de 97% du PIB » en 2016 et 2017.