La Banque centrale européenne (BCE), qui avait choisi la semaine dernière de laisser ses taux inchangés malgré la persistance d'une inflation faible en zone euro, n'est pas « complaisante », s'est défendue l'Allemande Sabine Lautenschläger, membre de son directoire.

Jeudi, la BCE avait laissé son principal taux directeur à 0,25%, son niveau le plus bas historique. Elle n'a annoncé aucune mesure alors que marchés et analystes guettaient un geste de sa part face à une inflation qui reste rivée sous les 1%, soit loin de son objectif de moyen terme qui est de la maintenir proche de 2%.

« Je rejette cette accusation de complaisance si elle est formulée », a déclaré Mme Lautenschläger dans un entretien au quotidien américain Wall Street Journal. « Il n'y avait pas de raison forte d'agir », a-t-elle dit au journal soulignant que la BCE avait préféré considérer les signes positifs en provenance des économies de la région. « Nous recevons des signaux positifs en provenance des indicateurs », a-t-elle justifié, avant d'ajouter que pour autant la BCE avait décidé de laisser ses taux très bas et restait prête à les baisser encore si nécessaire.

Elle a aussi répété que la BCE avait différentes autres mesures à sa disposition pour pallier une pénurie de liquidités sur le marché et encourager les banques à prêter au secteur privé. Elle pourrait par exemple amener son taux de dépôt -celui auquel les banques déposent leurs liquidités en surplus dans ses caisses pour 24 heures- en territoire négatif ; arrêter de stériliser ses achats de dette publique opérés entre 2010 et 2012 ; ou bien prêter à nouveau à long terme aux banques. Mais pour agir, il faut que la BCE soit sûre que c'est nécessaire et que cela aidera l'économie a-t-elle ajouté. « Agir juste pour agir ne fait pas sens ».