L'association de consommateurs CLCV salue mercredi « un grand nombre de dispositions intéressantes » dans la loi sur le logement en cours d'adoption au Parlement, mais espère que deux mesures « très défavorables aux locataires » disparaîtront du texte.

Le Sénat entame ce mercredi la deuxième lecture du projet de loi pour l'Accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) de la ministre du Logement Cécile Duflot. Ce texte comporte « un grand nombre de dispositions intéressantes » relatives aux relations locataire-bailleur, telles que les modalités de restitution du dépôt de garantie, la réforme des locations meublées ou les sanctions en cas de congé frauduleux, estime la CLCV dans un communiqué.

Toutefois deux points « constituent un réel recul pour le locataire », selon l'association, qui dénonce des « coups de couteau dans le contrat ». Ainsi la disposition qui impose au locataire de participer aux frais d'établissement de l'état des lieux lors de la location d'un logement va à l'encontre des textes actuels en lui imposant de régler une prestation dont il n'est pas le demandeur, estime la CLCV. Mandaté par le bailleur, le professionnel chargé de rédiger ce document « ne peut défendre à la fois les intérêts des deux parties », fait valoir l'association.

Des abus possibles dans le cadre du « forfait charges »

Deuxième point litigieux, dans le cadre d'une colocation, le texte instaure « la possibilité pour le bailleur de pratiquer un forfait charges, ce qui, dans le cadre d'une location classique, est totalement prohibé ». « Pire, la définition retenue dans le projet de loi est tellement vague que rien n'interdit à un bailleur de considérer un couple de locataires comme constituant une colocation et imposer un forfait charges, détournant ainsi la loi », s'inquiète l'association, souhaitant la suppression des deux dispositions.

Enfin, la CLCV déplore la « frilosité des pouvoirs publics » qui ont « rendu facultative » la garantie universelle des loyers (GUL), l'une des dispositions phare du texte. « Il est loin le temps où l'on nous annonçait une Sécurité sociale du logement », conclut la CLCV, jugeant que la complexité du mécanisme prévu le « vouait d'office à l'échec ».