Les banques françaises sont « à niveau ou pas loin » du seuil de ratio de levier exigé par les régulateurs pour s'assurer qu'elles sont bien capitalisées, estime Frédéric Visnovsky, secrétaire général adjoint de l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), régulateur français du secteur.

« Les banques, en particulier françaises, sont à niveau ou pas loin d'une règle de levier qui ne s'appliquera qu'en 2018 », indique-t-il dans un entretien au journal Les Echos paru jeudi. Le Comité de Bâle, chargé de réguler le secteur bancaire, souhaite fixer ce ratio, calculé en rapportant le capital d'une banque au total de ses actifs, à 3% minimum d'ici 5 ans.

« Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas encore des efforts à faire en Europe pour que certaines banques réduisent leur bilan ou augmentent leurs fonds propres, éventuellement en levant des capitaux », estime M. Visnovsky. « Mais, pour ce qui concerne les banques françaises, la mise en réserve de bénéfices et la faiblesse de la croissance économique devraient les écarter d'un scénario d'augmentation de capital pour respecter ce ratio de levier », selon lui.

Interrogé sur la pertinence de cet indicateur, le régulateur a souligné que « toutes les mesures ont leur utilité, même s'il faut éviter de multiplier les normes réglementaires. Aucune mesure n'est mieux qu'une autre, cela étant, le ratio de levier existe depuis longtemps aux Etats-Unis et, de fait, il n'a pas empêché la crise ».