Quelque 6 à 11% du marché de l'assurance complémentaire santé individuelle devrait être touché par les conséquences de l'accord entre patronat et syndicats généralisant la couverture santé à toutes les entreprises, a déclaré mardi le PDG de l'assureur Covéa, Thierry Derez.

L'accord, trouvé le 11 janvier, prévoit que toutes les entreprises devront désormais proposer à leurs salariés une couverture complémentaire santé, qui prenne en charge les frais non remboursés par la sécurité sociale.

« Nos estimations, c'est que ça va concerner à peu près 6 à 11% du marché de l'individuelle, qui risque d'être en mouvement du fait des accords », a expliqué M. Derez lors d'un petit-déjeuner organisé par l'Association nationale des journalistes d'assurance (Anja). Le syndicat CFDT, signataire de l'accord, avait évalué à 3,5 millions le nombre de salariés du secteur privé concernés, principalement au sein de petites et moyennes entreprises. « L'idée, c'est d'en capter une partie », a expliqué M. Derez.

« Ce n'est pas une bonne nouvelle. Ce n'est pas non plus une catastrophe », a analysé, au sujet de cette mutation, le PDG de Covéa, qui fédère les assureurs MMA, Maaf et GMF. Il s'est néanmoins montré prudent, rappelant que les textes définitifs n'avaient pas encore été publiés, et exprimé sa préférence pour des accords d'entreprise plutôt que des accords de branche.

De manière générale, les assureurs craignent que les accords de branche ne favorisent les institutions de prévoyance (IP, organismes paritaires, spécialistes des contrats collectifs) et les mutuelles interprofessionnelles. Pour MMA et Maaf, ce changement est l'occasion de se renforcer sur le segment des TPE, selon M. Derez.

Au-delà, « un des domaines où il y aura des opportunités, c'est la surcomplémentaire », selon ce qui sera retenu pour le panier de soins de référence par les textes, prévoit le PDG de Covéa. L'assurance surcomplémentaire santé se rajoute à la complémentaire pour assurer un meilleur niveau de remboursement.