Le député socialiste Jean-Marie Le Guen a indiqué au Parisien de lundi qu'il comptait déposer un amendement sur la taxation des bénéfices des industriels du tabac.

« Il faut taxer les superprofits des fabricants de tabac », titre le journal en citant le député. Selon lui, « il s'agit de mettre un terme aux superprofits dont bénéficient actuellement les cigarettiers en sacrifiant la santé et les finances publiques des Français ». Mais le député assure qu'une telle mesure « n'aura aucun effet sur le prix du paquet de cigarettes ou sur le pouvoir d'achat des Français ». Elle permettra, a-t-il ajouté, « de récupérer de l'argent pour financer des programmes de prévention et de lutte contre les addictions ».

Selon Jean-Marie Le Guen, « le chiffre d'affaires des fabricants, en quatre ans, a augmenté de plus de 26%, soit plus de 300 millions d'euros de bénéfices ». Pour les exercices 2010 et 2011, « le produit de cette taxe a été estimé à 203 millions d'euros », a-t-il indiqué.

« Il n'y a aucune raison de ne pas réclamer (une telle somme) à une industrie qui fabrique un produit qui tue chaque année 60.000 personnes en France », a souligné le député, qui est spécialiste des questions de santé au sein du Parti socialiste. Il a souhaité d'autre part « mettre en place une mission interministérielle sur la contrefaçon et la contrebande ». Car selon lui, « il y a beaucoup de désinformation provenant du lobby du tabac sur ces deux sujets ».

Une « bonne idée » pour plus tard

Interrogé sur cette initiative sur RTL, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Alain Vidalies, a estimé que la mesure ne s'inscrirait pas a priori dans le cadre du collectif budgétaire, soumis lundi à l'attention de l'Assemblée nationale. « [le collectif] a pour objectif de rectifier les erreurs ou l'impréparation du budget d'origine », a-t-il spécifié. Mais cette proposition est une « bonne idée. Ça s'inscrit dans un combat qui l'honore. C'est la bataille contre les lobbies du tabac ».