Selon le gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas Klaas Knot, interviewé par le quotidien Financial Times Deutschland, la Banque centrale européenne (BCE) peut décider de baisser encore son principal taux directeur en cas de nécessité.

« Si la situation se détériore, il n'y a rien qui nous empêche d'aller sous les 0,75% », a déclaré Klaas Knot, qui est membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

La BCE a baissé ce taux la semaine dernière, de 1 à 0,75%, soit son nouveau plus bas historique, pour tenter de redonner un peu d'élan à une économie en zone euro qui peine à se redresser. Jugeant le taux actuel « approprié », le gouverneur néerlandais a ajouté que la seule limite que se fixait la BCE était de respecter son mandat qui veut que l'inflation à moyen terme soit proche de 2%, sans dépasser ce seuil.

Taux de dépôt négatif ?

La BCE a également abaissé son taux de dépôt au jour le jour de 0,25% à 0%, son plus bas niveau historique. Cette mesure, entrée en vigueur mercredi, a immédiatement conduit les banques à stocker moins de liquidités auprès de l'institution monétaire de Francfort, selon un chiffre publié jeudi. Ces dépôts ont atteint 324,93 milliards contre 808,51 milliards la veille, le plus bas niveau enregistré depuis le 21 décembre et le premier prêt sur trois ans, à montant illimité et taux fixe, accordé par la BCE aux banques afin d'éviter un effondrement du crédit.

Un second prêt sur trois ans avait été accordé fin février. Ces opérations étaient destinées à encourager les banques à se prêter entre elles et à accorder des crédits aux entreprises et ménages. Or les établissements financiers de la zone euro ont préféré ces derniers mois laisser leurs liquidités en trop dormir dans les caisses de la BCE, dans un contexte de confiance en berne.

Toujours dans le FTD, Klaas Knot a déclaré que la BCE était en train d'étudier les effets d'un taux de dépôt négatif, comme celui pratiqué au Danemark. « Nous devons apprendre des expériences d'autres pays aux taux d'intérêts négatifs avant que nous décidions, si c'est une option pour nous ».