Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a affirmé mercredi que les points de vue de Paris et Berlin étaient « en train de se rapprocher sur les initiatives de croissance ».

Il existe « un certain nombre de points de désaccord mais nos points de vue sont en train de se rapprocher sur les initiatives de croissance, c'est indispensable », a déclaré le Premier ministre, Invité de l'émission Questions d'info. « Et là nous allons nous battre pour qu'au sommet des 28 et 29 juin, le président de la République puisse obtenir que les choses bougent fortement sur ce point ».

Il a également assuré que la France n'était « pas isolée ». « Ca sera aussi l'objet de la réunion à quatre avec les Italiens, les Espagnols et les Allemands », le 22 juin à Rome, a noté le chef du gouvernement.

Si les « points de vue sont parfois éloignés, sur d'autres sujets ils sont plus proches (et) l'objectif est bien d'arriver à un accord », a encore fait valoir Jean-Marc Ayrault. « Il y a des discussions qui peuvent être fermes, parfois qui peuvent prendre du temps, mais l'objectif, c'est bien de sortir l'Europe de la crise ». Le Premier ministre a pris comme modèle les récentes mesures en faveur de l'Espagne. « Ca, c'est une bonne décision parce que les Européens ont dit très rapidement et très clairement on intervient », a-t-il noté. D'après lui, « si nous agissons comme ça face à la crise, alors ce ne sont pas les marchés financiers qui feront la loi ».

Le SPD n'a pas abdiqué

Réputé fin connaisseur de l'Allemagne, le Premier ministre s'est par ailleurs élevé contre l'idée que le parti d'opposition SPD s'apprêtait à conclure un accord avec Mme Merkel en renonçant à toute avancée sur les mesures de croissance. « Absolument pas, je suis bien informé (...) Nous avons des relations de confiance entre nous, nous partageons des choses essentielles, c'est que l'Europe ne peut pas s'en sortir uniquement par des plans d'austérité », a-t-il affirmé. « Mes amis sociaux-démocrates disent qu'ils veulent des contreparties et les contreparties, ils les veulent sur la croissance, sur la taxe sur les transactions financières, ils les veulent aussi sur la maîtrise de la dette à l'echelle de l'Europe ».

Les trois dirigeants du SPD doivent rencontrer mercredi le président François Hollande à l'Elysée. Le parti de centre-gauche a annoncé en fin de semaine dernière s'être mis d'accord avec le gouvernement conservateur-libéral allemand sur un projet de taxe sur les transactions financières, levant un obstacle à une ratification par le Parlement du pacte budgétaire européen.