Selon son maire, Guillaume Mathelier, la commune d'Ambilly (Haute-Savoie) va toucher l'équivalent de 20 ans de budget municipal en vendant et en louant des terrains communaux qu'elle possédait en Suisse par un hasard de l'Histoire.

La commune a vendu 70% de ces 20 hectares et reste propriétaire des 30% restants qu'elle loue à des promoteurs immobiliers suisses. L'opération doit rapporter 110 millions d'euros au total à la commune. « C'est 20 ans de budget », a expliqué Guillaume Mathelier, maire (PS) et candidat aux élections législatives. « Cela donne l'impression qu'on a touché le jackpot mais ce n'est pas de l'argent issu du hasard. C'est l'histoire de la commune ».

Située dans la banlieue d'Annemasse, cette commune de 6.000 habitants avait vu une partie de son territoire passer du côté suisse de la frontière après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815. Les terres communales ont alors continué à être exploitées par les Ambilliens qui traversaient chaque jour la frontière. « C'étaient les terres maraîchères de la commune, une sorte de communisme avant l'heure. Elles étaient cultivables par tous les habitants qui voulaient les cultiver », raconte le maire. Au fil du temps, les terres ont été de moins en moins exploitées : un seul agriculteur y fait actuellement pousser du maïs.

Pour la petite enfance

La commune a déjà touché 3 millions de francs suisses (2,5 millions d'euros) de la vente et doit recevoir le reste des versements d'ici à 2025. La location des terres devrait en outre lui assurer une « rente de superficie » comprise entre 500.000 et 1 million d'euros par an, selon le maire. 

Ce dernier entend utiliser une partie de l'argent récolté en construisant un campus universitaire et des logements étudiants sur le site de l'ancien hôpital d'Ambilly. Quant aux impôts, « on ne peut pas les baisser mais on envisage de ne pas les augmenter », affirme Guillaume Mathelier. « Je préfère avoir des services publics de qualité », ajoute-t-il, en assurant que la mairie allait « mettre le paquet sur les crèches et la petite enfance ».