Selon Frédéric Oudéa, le président de la Fédération bancaire française (FBF), les banques ne détermineront le montant des bonus et des dividendes qu'à la fin de l'année, comme elles le font ordinairement, mais intègreront dans leur décision les éléments de l'accord européen.

« Naturellement, on va prendre ces éléments là de l'environnement en compte le moment venu, c'est-à-dire plutôt en fin d'année », a expliqué Frédéric Oudéa, qui est également PDG de Société Générale, lors d'une conférence téléphonique, tout en précisant qu'il appartenait à chaque établissement de se déterminer.

Le patron de la FBF a toutefois fait valoir que les « banques françaises (avaient) adopté une politique de distribution des dividendes tout à fait modérée ». En outre, il a rappelé que le Conseil de stabilité financière (FSB) et l'Institut de la finance internationale (IIF) ont montré, dans leurs publications, que les banques françaises faisaient figure « d'excellents élèves » en matière de distribution des bonus.

Un besoin en fonds propres de 8,8 milliards

L'accord conclu à Bruxelles dans la nuit de mercredi à jeudi prévoit notamment de nouvelles exigences de fonds propres pour les banques à horizon mi-2012, ainsi qu'une décote de 50% de la dette grecque détenue par les créanciers privés. Compte tenu de la barre fixée par le régulateur européen en matière de fonds propres, soit un ratio « dur » (capital et bénéfices mis en réserve rapportés aux prêts accordés) de 9%, les besoins des banques françaises ont été évalués à 8,8 milliards d'euros.

Les trois établissements dont les fonds propres doivent être renforcés ont tous fait savoir jeudi qu'ils n'envisageaient pas de le faire par appel au marché ou à des capitaux publics. L'augmentation des capitaux propres devrait donc être principalement réalisée par mise en réserve de résultats, par la maîtrise de la taille du bilan et par le contrôle des coûts. Et ce malgré le spectre d'une récession en France.

« Je ne pense pas que cela pèse sur la capacité des banques à être au rendez-vous », a ainsi estimé Frédéric Oudéa, qui exclut également « une augmentation significative du coût du risque ».