La porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a estimé mercredi que Barack Obama, engagé dans des débats acharnés avec les parlementaires républicains sur la dette américaine, était dans une situation "comparable" à celle de Nicolas Sarkozy sur la "règle d'or" budgétaire.

La question du blocage à Washington entre la Maison Blanche et le Congrès, dominé par l'opposition républicaine, qui fait courir le risque d'un défaut de paiement, a été « évoquée en conseil des ministres », a déclaré Mme Pécresse en rendant compte devant la presse des travaux du conseil. « Nous pensons que l'économie mondiale a besoin d'un accord américain. Il faut qu'un accord soit trouvé aux Etats-Unis à la fois sur la question de la dette américaine mais aussi (sur celle) du redressement des finances publiques », a-t-elle ajouté.

Selon elle, « de ce point de vue, le président Obama se trouve dans une situation assez comparable à celle de la France ». « Il a besoin de convaincre ce Parlement (le Congrès américain, ndlr) de se hisser au-dessus des intérêts partisans pour adopter un plan d'intérêt national pour les Etats-Unis, qui est un plan de redressement », a poursuivi Mme Pécresse, en référence à la « règle d'or » budgétaire voulue par M. Sarkozy et que le gouvernement souhaiterait voir adopter par le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

Projet de règle d'or

Le projet de loi a été adopté à l'Assemblée nationale et au Sénat. Il doit instituer des « lois-cadres d'équilibre des finances publiques » prévoyant sur au moins trois ans « le rythme du retour à l'équilibre » budgétaire. Mais, pour entrer en vigueur, une majorité des 3/5èmes du Parlement est requise, un seuil délicat à atteindre alors que l'opposition continue de s'y opposer, renvoyant le gouvernement à ses responsabilités dans le creusement des déficits.

Le chef de l'Etat, qui hésite encore à convoquer le Congrès, vient d'écrire à l'ensemble des parlementaires pour les exhorter à se rassembler au-delà « des intérêts partisans ». Cette démarche inédite a été dénoncée par l'opposition comme une « opération de communication ». Face aux « obligations » de réduction de la dette, « il n'y pas le choix, a rétorqué mercredi Valérie Pécresse. Soit on veut réduire la dette et on vote la règle d'or soit on ne veut pas la réduire. Il n'y a pas de troisième voie. » « Il faut appeler le Parti socialiste à se hausser au-dessus des clivages partisans et à défendre l'intérêt national ».