Une avocate parisienne a été mise en examen dans l'affaire des coopératives de croissance instruite à Rennes, soupçonnée d'avoir aidé son client à gérer des fonds malgré l'interdiction prévue par un contrôle judiciaire.

Me Christine Courrégé, avocate au barreau de Paris, a été mise en examen mercredi pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de recel d'abus de biens sociaux », a indiqué une source judiciaire, confirmant une information de Ouest-France. Elle a été placée sous contrôle judiciaire, selon la même source.

Elle est l'avocate de Jean-Jacques Defaix, mis en examen en novembre devant la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS) de Rennes pour « abus de biens sociaux, abus de confiance et escroquerie en bande organisée », et écroué le 7 avril à Vezin-le-Coquet, près de Rennes.

Investissements en Chine

Informaticien retraité finistérien, M. Defaix avait créé à partir de 2008 un réseau d'une quarantaine de coopératives de croissance, un système de financement coopératif qui collectait des fonds auprès de particuliers et entreprises en promettant une rémunération de 3 à 6%. Plus de 20 millions d'euros des 34 versés par quelque 3.000 épargnants ont disparu et la plupart des coopératives ont dû être placées en liquidation judiciaire.

Selon la source proche de l'enquête, Jean-Jacques Defaix est soupçonné d'avoir « continué à gérer » - en violation de son contrôle judiciaire - « des fonds investis en Chine ». Une partie des souscriptions des épargnants a en effet été investie en Chine dans une infrastructure touristique, « Village de France ». « Avec l'aide d'autres personnes », il est suspecté d'avoir « essayé de récupérer des fonds » pour racheter les dettes de « Village de France » alors qu'il était sous contrôle judiciaire.