D'après le Figaro, la Commission européenne a adressé à la France et la Belgique un courrier affirmant que la banque franco-belge Dexia, sauvée par les deux pays en 2008, ne respectait pas le plan de restructuration sur lequel elle s'est engagée début 2010.

En contrepartie du plan de sauvetage qui lui avait évité la faillite, Bruxelles avait réclamé à Dexia une cure d'amincissement radicale, avec notamment une réduction de 35% de la taille de son bilan. Dans sa lettre, envoyée il y a plusieurs semaines, la Commission demanderait à Dexia de se mettre en conformité avec les exigences de ce plan, d'ici juin.

« La Commission assure attentivement, comme c'est son devoir, le suivi des décisions qui, comme dans le cas de Dexia, requièrent des mesures pour garantir la viabilité future de la banque et remédier aux distorsions de concurrence causées par les aides d'Etat », a commenté une porte-parole de la Commission, sans confirmer l'existence du courrier. Selon un porte-parole de Dexia, « les discussions avec la Commission se déroulent de façon constructive et portent sur des points techniques ».

« On a un travail tout à fait classique de suivi des engagements pris », a commenté de son côté l'entourage de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, précisant que ce travail n'a pas fait « apparaître de problème majeur ».

En avance sur le programme ?

Le groupe s'est d'ailleurs régulièrement dit en avance sur le programme défini par Bruxelles. Au 26 avril, la banque avait déjà réalisé plus de la moitié des cessions prévues cette année, avec un total de 8,3 milliards d'euros et atteint environ les trois quarts de son objectif à horizon 2014 (80 milliards d'euros). « Le groupe continuera avec détermination la restructuration financière en 2011 », a indiqué le porte-parole.

Selon le Figaro, l'administrateur délégué de Dexia, Pierre Mariani envisagerait de céder l'intégralité du portefeuille de titres isolé du reste des actifs de la banque pour diminuer la pression de Bruxelles. Une hypothèse que le porte-parole de Dexia s'est refusé à commenter. Il a, en outre, rappelé que « le groupe a renforcé son ratio tier one (fonds propres rapportés aux crédits accordés par la banque) de plus de 280 points de base (équivalent de 2,80 points de pourcentage) depuis fin 2008 » et que celui-ci atteint aujourd'hui 13,4%.