Le Sénat a adopté mardi à son tour, après l'Assemblée nationale, le projet de loi de Finances pour 2011 qu'il a largement modifié, à l'issue d'une journée marquée par un passage en force du gouvernement sur sa principale mesure d'économie.

La majorité UMP et Union centriste a voté pour (177 voix), l'opposition PS, CRC-SPG (communistes et parti de gauche), RDSE (à majorité radicaux de gauche) se prononçant contre (153). Le président centriste de la commission des Finances Jean Arthuis a cependant lancé une « mise en garde solennelle » afin que la France rompe « avec son addiction à la dépense publique, si elle veut retrouver le chemin du retour à l'équilibre de ses comptes publics ». Pour lui, « ce PLF signera notre échec patent à endiguer des dérapages de dépenses inquiétants ».

Les réactions au vote

Le rapporteur général Philippe Marini (UMP) aurait « souhaité plus de mesures d'économie, un rabot encore plus robuste sur une surface encore plus large » mais a-t-il relativisé, « le résultat obtenu fait honneur à notre majorité car faire des économies, c'est difficile ».

Yvon Collin (RDSE) a fustigé une hypothèse de croissance de 2% « beaucoup trop élevée », estimant que « ce ne sont pas les choix en terme de dépense qui vont soutenir l'activité du pays ».

Thierry Foucaud (CRC-SPG) a estimé qu'il s'agit là « d'un budget de droite » fustigeant « le cadeau au Medef de la taxe professionnelle que la population paie avec plus d'impôts locaux et moins de services publics ».

« Vous laissez prospérer des niches bien dodues: niche Copé, niche Vivendi, ou dispositifs de contournement de l'ISF, les économies vous les recherchez toujours du même côté: celui des travailleurs », s'est indignée Nicole Bricq (PS).

Nicolas About, président du groupe Union centriste, a approuvé les « efforts du gouvernement » mais regretté qu'il « n'aille pas plus loin dans la réduction des dépenses publiques ».

Le Sénat a supprimé, lors d'une deuxième délibération, l'abattement de 15% sur les cotisations sociales des particuliers-employeurs, principale mesure d'économie.