Le gouvernement a confirmé lundi qu'une hausse des tarifs réglementés de l'électricité, pouvant dépasser les 3%, était envisagée début 2011, dans le but d'alléger le coût pour EDF du rachat de l'électricité solaire.
« Ca peut être une augmentation et, en toute hypothèse, elle est plafonnée à 0,3 centime par kilowatt/heure » (soit 3 euros par mégawatt/heure, MWh), a indiqué la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, sur Europe 1. « C'est (le ministre de l'Ecologie) Jean-Louis Borloo qui a la responsabilité de cette affaire-là », a-t-elle ajouté.
Le gouvernement vient en tout cas d'accepter un amendement au projet de loi de finances 2011 qui permet de relever la taxe dite de « contribution au service public de l'électricité » (CSPE), payée par chaque consommateur et qui finance notamment le rachat de l'électricité photovoltaïque. « Je le confirme d'autant plus que j'étais au banc (de l'Assemblée nationale) puisque c'est moi qui ai accompagné la discussion budgétaire tout au long de la semaine dernière », a déclaré François Baroin, sur LCI. Le ministre du Budget a jugé « tout à fait normal » que les consommateurs financent le développement de l'énergie solaire. « EDF ne peut pas porter des centaines et des centaines de millions d'euros ».
Le gouvernement prudent
Le nouvel article 13 bis du projet de loi de Finances pour 2011 prévoit que la CSPE pourrait passer de 4,50 à 7,50 euros par MWh, dès janvier si le gouvernement ne s'y oppose pas expressément par un arrêté avant le 31 décembre. Selon cet article, c'est désormais la Commission de régulation de l'énergie (CRE), autorité indépendante, qui déciderait d'augmenter la CSPE chaque année dans la limite de 3 euros/MWh, sauf opposition du gouvernement.
Jusqu'à présent, le gouvernement s'est gardé d'augmenter la CSPE pour éviter de prendre la responsabilité d'une hausse impopulaire du prix de l'électricité. Mais début octobre, les députés Michel Diefenbacher (UMP) et Jean Launay (PS) avaient rendu un rapport proposant d'augmenter de la CSPE de plus de 40%. Selon eux, la hausse de la facture devait rester « relativement limitée, de l'ordre de 3% ».
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