Les impayés temporaires des loyers des logements HLM "sont en nette progression", à cause de la crise, a annoncé jeudi Thierry Repentin, le président de l'Union sociale de l'habitat (USH), l'organisme directeur du mouvement HLM.

« Entre la fin 2008 et la fin 2009, les impayés temporaires de loyers (plus de 3 mois, NDLR) sont en nette progression, de 13%, pour s'établir à 6,1% des ménages occupants », a déclaré M. Repentin lors d'une conférence de presse. De plus, en raison de la crise qui touche désormais les personnes disposant de CDI (contrats à durée indéterminée), « la majorité des organismes HLM prévoit une poursuite de cette tendance durant l'année 2010 », a souligné le président de l'USH.

Le ressenti de la crise

Pour M. Repentin la crise « se ressent chez les 4,2 millions de ménages locataires dont 60% appartiennent au tiers le plus modeste de la population ». Le mouvement HLM, grâce à l'action de travailleurs sociaux qui interviennent dès le premier mois de loyer impayé, était arrivé jusqu'en 2009 à maintenir le pourcentage d'impayés définitifs à seulement 1% du total, soit une somme de 120 millions d'euros par an.

« C'est un taux qui est assez faible et qui relativise toutes les conversations de cafés du commerce qui considèrent que beaucoup profitent du système », se félicite M. Repentin qui reconnaît toutefois que celui-ci va mécaniquement augmenter suite à la progression des impayés temporaires.

Paupérisation de la population des HLM

De plus, confirmant plusieurs études, la population des HLM se « paupérise ». Alors que déjà 60% des locataires ont un revenu disponible inférieur à 1.129 euros par mois et par ménage, cette proportion bondit à 72,7% parmi les personnes ayant emménagé au cours des trois dernières années.

« Cela témoigne de l'ampleur des besoins en logements sociaux pour une grande partie des travailleurs pauvres et nouveaux précaires », souligne M. Repentin.