La chancelière allemande Angela Merkel affirme, dans un entretien publié mardi, que "l'appartenance à la zone euro ne peut donner naissance à une union faite de transferts financiers", après le sauvetage de la Grèce par ses partenaires européens et le FMI.

« La solidarité et la solidité sont inséparables », déclare-t-elle dans cet entretien accordé au journaux français Le Monde, italien Corriere della Serra et espagnol El Pais. « Pour l'Allemagne, cette culture de stabilité ou de solidité n'est pas négociable », ajoute-t-elle, plaidant une nouvelle fois pour l'adoption par les pays de la zone euro d'une discipline budgétaire stricte.

Dans cet entretien, la chancelière cherche également à rassurer ses partenaires européens, après ses réticences à accepter le plan de sauvetage de 110 milliards d'euros sur trois ans accordé à la Grèce, en coopération avec le Fonds monétaire international (FMI). Face aux difficultés de la zone euro et à l'affolement des marchés, ce plan en faveur de la Grèce avait été suivi, le 9 mai, par la constitution d'un fonds de sauvegarde de 750 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone.

Stratégie de croissance

Selon Le Monde, qui rapporte une partie de ses propos au style indirect, Angela Merkel a nié vouloir faire de l'Allemagne une grande Suisse ou une petite Chine. « Cela ne correspond nullement à la réalité », assure-t-elle. « Je me sens complètement dans la continuité de Konrad Adenauer et d'Helmut Kohl », anciens chanceliers et européens convaincus, ajoute-t-elle.

Enfin, Angela Merkel se déclare convaincue que l'Union européenne doit lancer une stratégie de croissance, lors de son sommet du mois de juin. « Je suis d'accord avec le président Sarkozy [pour considérer] qu'une stratégie de croissance lancera le signal, qu'à côté de la stabilité, nous devons avoir une Europe capable d'affronter l'avenir », a-t-elle déclaré.