Le déficit de l'Etat s'est établi au niveau record de 138 milliards d'euros en 2009, contre 56,3 mds l'année précédente, explosant sous le poids de la crise qui a fortement rogné les recettes fiscales, surtout l'impôt sur les sociétés, a confirmé vendredi le ministère du Budget.

Ce chiffre avait déjà été annoncé mi-janvier par le ministre Eric Woerth.

Pour 2010, le gouvernement table, selon ses dernières prévisions, sur un déficit de l'Etat de 149,2 milliards d'euros, un nouveau record dû notamment aux 35 milliards d'investissements "d'avenir" financés par le "grand emprunt".

Cela contribuera à une nouveau rebond du déficit public, qui concerne les comptes de l'Etat mais aussi les comptes sociaux et les collectivités locales, attendu au niveau sans précédent de 8,2% du produit intérieur brut (PIB) cette année après 7,9% en 2009.

En France, comme dans la plupart des pays, le déficit s'est creusé sous le poids de la crise économique mondiale, qui a lourdement grevé les recettes fiscales. Le gouvernement a de son côté multiplié les dépenses nouvelles pour remettre en marche l'économie.

En 2009, le déficit de l'Etat est ainsi dû, pour 38,6 milliards, aux mesures du plan de relance de l'économie, selon le ministère du Budget.

Globalement, les dépenses ont augmenté de 5,5%, atteignant 367,1 milliards au 31 décembre 2009, contre 348,1 milliards un an plus tôt.

Parallèlement, les recettes se sont effondrées de 18,5%, pour s'établir à 237,3 milliards fin 2009 contre 291,1 milliards fin 2008. Les recettes fiscales sont particulièrement affectées par la crise et chutent de 19,2%, à 214,3 milliards.

Traduction directe des effets dévastateurs de la récession sur les entreprises, l'impôt sur les sociétés est le plus touché: son produit dégringole de 57,5% en un an, pour s'établir fin décembre à 20,9 milliards.

L'impôt sur le revenu (-9,8%) et la TVA (-8,6%) sont aussi concernés.

Le rentrées fiscales ont toutefois connu une légère amélioration en fin d'année, ce qui a permis à l'Etat d'afficher un déficit un peu moins mauvais que les 141 milliards d'euros intialement prévus dans le budget 2010.

Pour tenir ses engagements européens de ramener son déficit public à 3% du PIB en 2013, le gouvernement, qui exclut toute hausse d'impôts, entend donner un tour de vis sans précédent aux dépenses publiques.

Un programme d'économie devrait être détaillé en avril, lors de la seconde phase de la conférence sur les déficits lancée la semaine dernière par Nicolas Sarkozy.