La commission Juppé-Rocard, réunie mercredi, est parvenue à un accord sur le montant et l'affectation des sommes qui seront récoltées dans le cadre du grand emprunt. Son rapport devrait être remis le 19 novembre prochain à Nicolas Sarkozy.

Mardi, Alain Juppé avait évoqué, devant des militants UMP, un montant de 35 milliards d'euros. D'après Les Echos de jeudi, c'est en effet la somme retenue par la commission.

Le quotidien économique, sans citer sa source, publie également les sept priorités identifiées par la commission : soutien à l'enseignement supérieur et à la recherche, économie numérique, bioéconomie, énergies renouvelables, ville de demain, mobilités du futur et soutien aux PME innovantes. Les deux axes qui se dégagent, la recherche et l'environnement, cadrent avec la volonté de Nicolas Sarkozy d'utiliser le grand emprunt pour financer des « investissements stratégiques » pour les « générations futures. »

Bruxelles réticente

Le rapport devrait être remis au chef de l'Etat le 19 novembre prochain. Son arbitrage final sur le montant devrait intervenir début décembre. L'Elysée a d'ores et déjà annoncé, début novembre, que celui-ci ne se situerait « p as en-dessous de 25 milliards et pas au-delà de 50 milliards d'euros ». Une partie de l'actuelle majorité avait plaidé pour un effort plus ambitieux, entre 50 et 100 milliards. Mais le Trésor a situé la capacité d'emprunt de la France, déjà lourdement endettée, entre 20 et 30 milliards.

De plus, le grand emprunt se heurte aux réticences de Bruxelles, qui a demandé mercredi à la France de ramener d'ici 2013 son déficit public dans la limite de 3 % du PIB, contre 8,5 % prévus pour 2010. « Un emprunt public augmente la dette, ça c'est évident » a ainsi commenté le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquim Almunia.