Les groupe Rassemblement national et LFI ont demandé lundi qu'un projet de loi de finances rectificative soit soumis au Parlement « d'ici 30 jours » pour les uns, d'ici « un mois » pour les autres, faute de quoi ils déposeront une motion de censure pour tenter de faire tomber le gouvernement.

« Le groupe Rassemblement national demande qu'un projet de loi de finances rectificative soit soumis au Parlement d'ici 30 jours, et que la discussion budgétaire arrive à son terme, sans 49.3. Chacun votera alors en conscience ou non le budget de la nation. Si au terme de ces 30 jours le gouvernement persiste à ignorer le Parlement, le groupe RN déposera alors une motion de censure », a déclaré le député Jean-Philippe Tanguy, lors d'un débat budgétaire sans vote à l'Assemblée.

Cette motion de censure n'aurait guère de chances d'être votée par l'ensemble des groupes d'oppositions, comme l'a reconnu Philippe Tanguy, qui a fustigé le « sectarisme délétère » des autres groupes. Soulignant qu'une motion déposée par le groupe Liot (indépendants) ou les Républicains serait « plus à même de passer et renverser enfin le gouvernement », il a appelé « en particulier » ces derniers à « prendre enfin leurs responsabilités ».

« Voici deux ans qu'une large majorité d'entre vous permet par votre passivité au gouvernement d'imposer ses choix budgétaires aux français », a-t-il dénoncé, avant d'affirmer que « si le groupe LR dépose une motion de censure le groupe RN la soutiendra ».

Pour l'heure, Gabriel Attal n'a affronté qu'une seule motion de censure, largement rejetée, en février. Sa prédécesseure Elisabeth Borne a réussi à en surmonter 31. Interrogé à l'issue du débat, le président de la commission des finances Eric Coquerel (LFI) a également affirmé à la presse que « si dans un mois il n'y a pas de projet de loi de finances rectificative, alors nous déposerons une motion de censure ».

Le groupe LFI a redit être ouvert au vote d'une motion LR. « La balle est dans le camp des LR. Est-ce qu'ils sont un parti d'opposition à l'Assemblée ou non ? », s'est demandée la députée insoumise Marianne Maximi.