La Répression des fraudes s'attaque aux « tipsters » et « pronostiqueurs », ou du moins à ceux qui se présentent comme tels, dans les paris sportifs. Résultat : des abonnements payants pour des conseils faussement avisés, et des pratiques malhonnêtes avec des pronostics intéressés via des partenariats favorables à ceux qui glissent ainsi de faux « bons tuyaux »....

Les meilleurs « tips » pour parier sur le foot et la Ligue des Champions ? Ou sur le tennis pour des matchs à l'issue incertaines entre deux joueurs inconnus du grand public ? Certains « pronostiqueurs » auto-attitrés, ou « tipsters », qui étalent leur réussite sur les réseaux sociaux (TikTok, Instagram...) délivrent leurs « bons tuyaux » en apparence gratuitement ou via un abonnement.

Depuis 2 ans, la Répression des fraudes (DGCCRF) a décidé de se pencher sur leur cas, après avoir constaté en 2020, année marquée par les confinements, une « accélération de la numérisation des pratiques de jeux ». Cible : « 11 sites internet relevant de ce secteur de paris sportifs et proposant des services de conseils de “pronostiqueurs” », suite à « plusieurs signalements » visant ces sites. Leurs torts ? Faux espoirs et absence de transparence sur la rémunération de ces « tipsters ».

Les recettes des « tipsters » épinglés

La DGCCRF ne nomme pas les sites épinglés mais son enquête a débouché sur la transmission de procès-verbaux à la justice pour 4 d'entre eux, la mise en conformité au fil de l'enquête de certains sites, et la fermeture d'autres.

Principale ficelle dénoncée par la Répression des fraudes : faire croire au succès de leurs propres pronostics. « Pour favoriser la souscription d'abonnements aux services proposés, certains affichent un train de vie luxueux prétendument atteint grâce à leurs paris gagnants, alors qu'il est en réalité obtenu grâce à l'argent collecté par les abonnements. En laissant croire, à tort, à une augmentation des gains grâce à leurs conseils, ils trompent les consommateurs. »

Seconde ficelle : des « bons tuyaux » intéressés, financièrement parlant. « Nombre de ces sites disposaient de contrats d'affiliation avec des opérateurs agréés de paris sportifs en ligne permettant d'augmenter leurs revenus. » En parallèle, l'Autorité nationale des jeux (ANJ) a enjoint ces opérateurs agréés de « mettre fin à ces pratiques », c'est-à-dire de couper le partenariat d'affiliation avec ces « pronostiqueurs », ce ces opérateurs agréés « ont fait », précise la DGCCRF.

La Répression des fraudes et l'ANJ prévoient de collaborer dans le suivi des « tipsters » en vue des jeux olympiques de Paris 2024.