La réforme de la dépendance devra être accompagnée d'un « financement public », mais sans créer « un impôt supplémentaire », a affirmé jeudi la ministre des Solidarités et de la Santé.

« Il n'y aura pas un impôt supplémentaire, c'est une porte qui est clairement fermée », a déclaré Agnès Buzyn lors d'une conférence de presse organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Cette déclaration s'inscrit dans un contexte particulier. La ministre des Solidarités et de la Sant devait devait en effet recevoir ce 28 mars, en fin de matinée, un rapport très attendu sur la prise en charge du grand âge et de la perte d'autonomie, en vue d'un projet de loi annoncé d'ici à la fin de l'année, censé préparer la société au vieillissement massif de la population.

Une réforme à 10 milliards d'euros

« Une très forte inquiétude des Français sur cette question remonte du grand débat », notamment chez les retraités qui jugent leurs pensions « insuffisantes pour prendre en charge leurs aînés », a-t-elle souligné lors de la conférence de presse. Mais la ministre a aussi soulevé qu'« il y a une expression claire sur le fait qu'il faut baisser les prélèvements obligatoires et les impôts ». Ce qui complique l'équation financière de la future réforme, dont le coût est estimé à 10 milliards d'euros par an en 2030. Une somme censée répondre à l'explosion des besoins : les plus de 85 ans seront 4,8 millions en 2050, soit trois fois plus qu'aujourd'hui.

« Pour moi ça doit être un financement public (...) dans le cadre de la protection sociale », a indiqué Agnès Buzyn. « Je ne vois pas comment nous pourrions proposer plus d'impôts », donc « nous devrons travailler un peu plus », a-t-elle ajouté, « sauf à réduire les dépenses sociales, mais je ne vois pas lesquelles ».

Depuis deux semaines, le gouvernement a avancé la piste d'un allongement de la durée du travail pour financer la dépendance, indépendamment de la réforme des retraites attendue cet été, qui maintiendra l'âge légal de départ à 62 ans.