130 milliards d'euros environ en 2011 : l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a salué mercredi les bons chiffres de collecte des banques françaises, estimant que ce mouvement « leur assure un financement plus solide ».

Depuis près de deux ans, les banques françaises ont mis l'accent sur la collecte des dépôts pour se préparer à l'entrée en vigueur, début 2013, du nouveau cadre réglementaire dit Bâle III. Pour ce faire, elles ont poussé dans leurs réseaux les livrets d'épargne fiscalisés (hors Livret A et LDD notamment) ainsi que les comptes à terme, en proposant souvent des taux d'intérêt attractifs.

L'augmentation des dépôts sur ces produits s'est, pour partie, faite au détriment de l'assurance-vie, ainsi que des fonds monétaires (produits de placement à très faible risque et à court terme).

Fonds mobilisables

Fitch dit avoir observé cette tendance dans d'autres pays européens, à un degré moindre néanmoins. L'agence rappelle que Bâle III accorde davantage de valeur à des dépôts de clients qu'à d'autres modes de financement, notamment dans le cadre des deux ratios de liquidité qui doivent entrer progressivement en vigueur à compter de 2015.

« Par le passé, les banques françaises se satisfaisaient des commissions générées en réorientant les clients vers des produits hors bilan, tels que l'assurance-vie ou les fonds monétaires », souligne Fitch. Les fonds déposés sur un placement hors bilan ne peuvent pas, du point de vue du régulateur, être mobilisés par la banque en cas de coup dur.

« Le besoin croissant de fonds stables et moins coûteux signifie que les banques dirigent maintenant leurs clients vers des dépôts bancaires et, dans certains cas, vers des obligations » émises par elles-mêmes, explique Fitch. « Nous prévoyons que cette tendance va demeurer », indiquent les analystes de l'agence, qui préviennent néanmoins que le risque existe de voir les épargnants se tourner de nouveau vers l'assurance-vie si les rendements de ce produit augmentaient.